Chaud froid
Le 13 juin 2009
Une jeune femme à la découverte de la Roumanie et d’elle-même. Un périple qui gagne peu à peu en sobriété et en complexité, pour mieux emporter l’adhésion.
- Réalisateur : Tony Gatlif
- Acteurs : Amira Casar, Birol Ünel, Asia Argento
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Festival : Festival de Cannes 2006
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– Durée : 1h43mn
Une jeune femme à la découverte de la Roumanie et d’elle-même. Un périple qui gagne peu à peu en sobriété et en complexité, pour mieux emporter l’adhésion.
L’argument : Zingarina arrive en Transylvanie, au coeur de la Roumanie, à la recherche de l’homme qu’elle aime. Accompagnée de son amie Marie, qui veille jalousement sur elle, Zingarina se jette à corps perdu dans sa quête amoureuse et se laisse happer par un pays qui la fascine. Mais quand elle retrouve son ancien amant, il la repousse brutalement. Folle de douleur, elle abandonne alors Marie pour se fondre tout entière dans cette terre nouvelle, où elle rencontre Tchangalo.
Notre avis : Après Exils et les terres chaudes du bassin méditerranéen, c’est dans la glaciale Roumanie que nous invite Tony Gatlif. Terres traversées, comme l’indique le nom de cette région (littéralement "à travers la forêt") par Zingarina à la recherche de son amant, puis celui-ci trouvé et perdu, d’elle-même. Dans une terre hostile, car habitée par la froidure et le gel, meurtrie par une histoire complexe et douloureuse (les conflits qui ont modifié les frontières, le totalitarisme de Ceaucescu...), Zingarina trouve fascination, cruelle déception et, pour finir, renaissance. Car si la Roumanie est froide, ses habitants sont loin de l’être et le folklore (fêtes païennes, séance d’exorcisme, musique tonitruante...) sont là pour le rappeler.
La première partie du film repose essentiellement sur le choc de cette découverte, que l’héroïne se prend en pleine figure, comme la défection de son amant. Partie tourbillonnante, vivante, mais parfois légèrement irritante car au bord de l’hystérie. Gatlif semble se reposer quelques peu sur sa propre fascination, et frôle parfois la facilité.
On le lui pardonne d’autant plus volontiers qu’il sait parfaitement rebondir, et finit par convaincre. Quand Zingarina entame son périple avec Tchangalo, l’œuvre gagne en puissance. Adoptant un style beaucoup plus sobre, installé dans un décor neigeux fascinant, le récit s’apaise et les coups d’éclat prennent d’autant plus de force qu’ils deviennent rares (l’apparition d’un traîneau constituant un moment de superbe onirisme poétique). L’interprétation d’Asia Argento se complexifie pour devenir magnifique, alors que Birol Ünel (découvert l’année dernière dans Head-on, est impressionnant, force brute et fragilité mêlées. Vers l’apaisement des âmes tourmentées.
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