Drugstore cowboys
Le 10 mai 2024
Après Petits meurtres entre amis, Danny Boyle ressuscite définitivement le cinéma anglais avec ce Trainspotting, devenu culte depuis.
- Réalisateur : Danny Boyle
- Acteurs : Ewan McGregor, Shirley Henderson , Robert Carlyle , Peter Mullan, Kevin McKidd, Kelly Macdonald, Jonny Lee Miller, Ewen Bremner
- Genre : Comédie dramatique, Policier, Film culte
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : PolyGram Film Distribution
- Editeur vidéo : Universal Pictures Video
- Durée : 1h34mn
- Date télé : 14 novembre 2016 22:35
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 19 juin 1996
- Festival : Festival de Cannes 1996, Festival de Cannes 2024
– Festival de Cannes 2024 : Sélection officielle, Cinéma de la Plage
Résumé : Édimbourg, dans les années 90. Mark Renton et ses amis Spud et Sick Boy se droguent à l’héroïne. Quoique fort sensible au plaisir qu’il éprouve ainsi, Mark décide toutefois de décrocher avant qu’il ne soit trop tard. Il y parvient, non sans mal, et consacre alors son énergie retrouvée à séduire une lycéenne délurée. Il reprend cependant rapidement ses vieilles habitudes, au grand dam de Begbie, un ami alcoolique sujet à d’effrayantes crises de violence.
Critique : « Choisir la vie. Choisir un boulot. Choisir une carrière, une famille. Choisir une putain de télévision... ». Tout le monde se souvient de cette introduction tonitruante sur Lust for life d’Iggy Pop. « Choisir un lave-linge, une voiture, un lecteur CD, un ouvre-boîte électrique. Choisir la santé, un régime alimentaire sain, une mutuelle dentaire ».Tout le monde se souvient de Mark Renton et de ses amis, toujours en quête d’héroïne. « Choisir les prêts à taux fixe. Choisir un petit pavillon. Choisir ses amis. Choisir son survêt et le sac assorti » Si ce n’est pas le cas, cette édition définitive devrait combler une énorme lacune cinématographique.
En 1997, les responsables de Petits meurtres entre amis se retrouvent pour l’adaptation de Trainspotting, un roman d’Irvin Welsh. Le pari semble risqué à l’époque. Le bouquin est en effet difficile en raison de son thème et de sa densité. Qu’importe, le scénariste John Hodge s’attelle à la tâche, recentrant l’histoire autour d’un seul personnage, celui de Mark Renton. Le réalisateur Danny Boyle quant à lui se penche sur le casting, tandis que le producteur Andrew MacDonald se charge de réunir les fonds.
D’un commun accord, le trio tient à rester fidèle à l’œuvre d’Irvin Welsh (il fait d’ailleurs une brève apparition) ; il veut absolument retranscrire le ton, l’humour et l’horreur de Trainspotting. On suit donc cette bande d’amis, composée de Renton, Sick Boy, Spud, Begbie et Tommy, dans leur déchéance, leur euphorie, leurs espoirs et leurs regrets. Leur raison de vivre et de se côtoyer ? L’héroïne et le plaisir qu’elle procure.
"Prenez le meilleur orgasme de votre vie, multipliez-le par mille et vous en êtes encore loin." En dépit de cette description, Trainspotting ne fait pas l’apologie de la drogue. Il montre ce qui se passe lorsque l’engrenage est enclenché ; il montre aussi bien la béatitude que l’horreur pure (la scène du bébé). Comme le souligne Renton, l’héroïne est « mise sur le dos du malheur, du désespoir, de la mort, toute cette merde. Ça compte, c’est clair. Mais ce qu’ils oublient, c’est le plaisir. Sinon, on ne le ferait pas. Après tout, on n’est pas cons ».
Pas cons et même attachants dans leur inconscience, leur irresponsabilité et leur refus d’affronter la réalité sociale. Danny Boyle, il est vrai, leur mâche le travail. Loin du cinéma vérité de la tradition anglaise, Trainspotting privilégie les atmosphères grâce à une réalisation intelligente (comprendre inventive sans être tape-à-l’œil) et une bande originale explosive (comprendre à faire péter les enceintes). Mieux, le film ne donne pas dans la moralisation des foules ; il s’apparente plutôt à un bon rush tant le rythme frénétique de la narration tient en haleine le spectateur.
Les suppléments ? Tous dispensables tant le film se suffit à lui-même. Si vous êtes curieux, sachez que les neuf scènes coupées manquent singulièrement d’intérêt malgré les commentaires audio de leurs auteurs ; l’escapade cannoise ne vaut pas tripette (de rapides interviews enregistrées à la volée). En revanche, les explications du trio sur la mise en chantier du film valent un coup d’œil. C’eût été un bon cadeau pour les fêtes de fin d’année.
– Le DVD :
– DVD 2 disques
– Format 1.85 16/9 compatible 4/3
– Son : Dolby Digital anglais 5.1, français 5.1 / DTS français 5.1, anglais 5.1
– Sous-Titres : français, anglais, hollandais
– Chapitré
– Interdit aux moins de seize ans
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khadijul 29 janvier 2006
Trainspotting - Danny Boyle - critique
S’il fallait résumer Trainspotting à une scène, c’est celle où Ewan Mc Gregor/ Mark Renton, plonge dans les toilettes les plus sales du Royaume-Uni pour récupérer sa dose d’héroïne.
Entre délire scatologique, beauté de l’image et « no sens », le film dresse une galerie de portraits, tous plus détraqués les uns que les autres (avec une mention particulière pour Robert Carlyle, superbe en Begbie), à un rythme absolument effréné (la bande son est redoutable).
Danny Boyle nous régale de sa caméra virtuose. On ne s’ennuie pas une seconde dans cette adaptation pourtant pas évidente du roman d’Irvin Welsh.
Dommage que Danny Boyle semble avoir perdu un peu de sa verve depuis Trainspotting...