Le 4 janvier 2020


- Lieu : Grand Palais
Alors que le Grand Palais s’approche doucement d’une longue période de fermeture à partir de la fin 2020, l’idée d’exposer un artiste aussi coloré et énergique qu’Henri de Toulouse-Lautrec est pour le moins lumineuse.
Notre avis : Voilà une exposition d’une grande fraîcheur, extrêmement réussie. Pour qui n’est pas familier de l’oeuvre de Toulouse-Lautrec, patronyme bien connu mais finalement souvent vide de sens, hors des puristes, l’initiation est idéale.
Adoptant une ligne chronologique classique, mais réellement justifiée pour cet artiste si divers, si aventurier dans sa vie de créateur, l’exposition nous emporte, de son enseignement pictural déjà fort en caractère à son goût pour le croquis et l’esquisse sur carton, en passant par ses célèbres affiches hautes en couleur.
Crédit photo : Grand Palais
Le cheminement entre les oeuvres est un ravissement pour qui aime découvrir la vie d’un artiste à travers son travail : pour Toulouse-Lautrec, celui-ci ressemblait furieusement à un quotidien conté dont il restait un observateur bienveillant, à la fois des femmes, des bourgeois, des prostituées, des artistes.
Crédit photo : Grand Palais
Il faut aimer la couleur bien sûr, ne pas être rebuté par l’abstraction, par la simplicité parfois, par la drôlerie et la fête. Mais que ces peintures respirent la joie, la tendresse, la vie !
Crédit photo : Grand Palais
L’exposition du Grand-Palais est menée d’une véritable main de maître, n’assommant jamais le visiteur d’un trop-plein d’informations et opérant les bons choix. Chaque période de sa courte vie, de son adolescence aux hormones visiblement tourmentées à sa fin virtuose, malgré les dégâts de la maladie, se distingue par une âme dans le coup de crayon.
Mais une lumière subsiste surtout du début à la fin, celle du respect, de l’estime pour les personnages. Il est en effet beau d’observer l’oeuvre d’un homme qui aimait les femmes, les aimait juste, les aimait vraiment.
Crédit photo : Grand Palais
L’exposition dure jusqu’au 27 janvier 2020.