Hypnoti…zzzzzz
Le 21 avril 2020
Avec le confinement, découvrons une pépite Netflix !


- Acteur : Tou Doum
- : Netflix
- Durée : Longue, très longue, très très longue…
- VOD : NETFLIX
- Genre : Adaptation
- Date de sortie : 10 février 2019
- Plus d'informations : TOU DOUM, l’intégrale

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Résumé : Tou Doum arrive, chante et repart. Puis il revient, rechante et repart. Quand cela-va-t-il cesser ?
Critique L’histoire du cinéma est pleine d’œuvres maudites. En découvrant, grâce au confinement, cette pépite cachée de Netflix (exclusivement disponible sur YouTube, ici), nous n’avons pu nous empêcher de penser au film Les Rapaces (1924) d’Erich von Stroheim, dont le montage initial durait neuf heures, pour finalement être tronçonné par les patrons de la MGM, dont le pourtant génial Irving Thalberg, et réduit à 2h20, les autres négatifs étant perdus à jamais.
Rendons immédiatement hommage aux players de Netflix, plus courageux que ce poltron de Thalberg, tortionnaire de Stroheim qu’il détestait cordialement en le surnommant « $troheim ». Eux - les players - n’ont pas coupé la moindre seconde du remake de TOU DOUM, soit dix heures ! Une première version ayant déjà été produite avec exactement la même durée.
Copyright Netflix
Un plan fixe dont des effets graphiques ne sont pas sans rappeler aussi le travail de l’animateur Norman McLaren (1914-1987) qui dessinait à même la pellicule.
Le pari le plus fou de Netflix - et certainement de toute l’histoire de la télévision et du cinéma réunis - s’ouvre sur une excellente mise en situation au son du célèbre « Tou Doum » mais il faut avouer que l’intrigue se dégrade, très lentement certes, la faute à un manque de rebondissements. C’est d’autant plus regrettable que la réalisation élégante et sacrément audacieuse, via l’usage d’un unique plan fixe, hommage indiscutable et assumé aux pionniers du cinématographe, des Lumière, Promio, Hatot, bien sûr, mais aussi Méliès pour la colorisation, ne sauve pas une interprétation qui manque cruellement d’âme.
De ce (très) long métrage, seule émerge l’originalité de sa bande-son qui repose sur un habile gimmick, évidente et foudroyante référence à M le Maudit de Fritz Lang (1931) avec son personnage sifflant, hors-cadre, Dans l’antre du roi de la montagne d’Edvarg Grieg, bien avant le « pom pom pooom pom popooom pom popooom » accompagnant Dark Vardor dans Star Wars. Mais est-ce suffisant pour maintenir le spectateur en haleine ? Nous resterons modestes, car plus de 260 000 spectateurs ont vu cet étonnant fleuve, lancé dans la plus grande discrétion, contrairement aux habitudes de la plateforme.
Il n’empêche que ce film aussi étrange qu’ambitieux - nous pensons au travail du monteur - possède un potentiel d’œuvre culte car (oui, on spoile) il cache plusieurs plans cachés. Chut…