Coupés du monde
Le 31 décembre 2015
Un documentaire ambitieux, mais un peu trop sage.
- Réalisateur : Alexander Nanau
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Roumain
- Durée : 1h34mn
- Titre original : Toto si surorile lui
- Date de sortie : 6 janvier 2016
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Un documentaire ambitieux, mais un peu trop sage.
L’argument : Au cœur d’une famille rom en pleine désintégration, émerge la figure de Totonel, 10 ans, dit Toto. Avec passion il apprend à lire, écrire et danser. Surtout danser et gagner le grand concours de Hip Hop. Au milieu du chaos ambiant, ses deux sœurs essayent de maintenir le mince équilibre de la famille. Le récit cinématographique d’Alexander Nanau enregistre sans pose, à hauteur d’Homme, la vie de Toto et de cette famille qui manque de tout, sauf d’humour et d’amour.
Notre avis : Documentariste depuis près de dix ans, Alexander Nanau a relevé le pari audacieux de filmer, pendant quatorze mois, le destin d’une famille rom pour le moins décomposée, au cœur d’un ghetto de Bucarest. Le film suit l’enfance agitée de Totonel, dit Toto, élevé pour moitié par ses sœurs, Ana et Andrea, pour moitié par lui-même comme sa mère purge une peine de prison pour trafic de drogue.
A travers le parcours de ces jeunes exclus et le travail de ceux qui se démènent pour les aider à grandir et à s’épanouir, Nanau rend ses notes de noblesse à la pédagogie, et prouve à quel point la transmission de valeurs universelles est indispensable à l’éducation des nouvelles générations.
Le procédé est simple, voire un peu sommaire et cependant plutôt efficace : Nanau place sa caméra à hauteur d’homme, saisit les actions et les conflits sur le vif, à la manière de Dziga Vertov, pionnier du genre. C’est là qu’une réalité de l’humanité, connue et pourtant si souvent ignorée, se manifeste pleinement : celle d’une communauté marginale, condamnée à vivre à côté du monde, à côté de la vie.
Dans la famille de Toto, on se dit bonjour avec des insultes qui sonnent comme des mots d’amour, de soupes mal préparées, d’héroïne et d’ampoules aux pieds.
au milieu de cette existence enragée par la misère, Toto et ses sœurs s’accrochent cependant à l’espoir de jours meilleurs, apprenant la lecture et l’écriture en attendant de retrouver leur maman. Alexander Nanau célèbre ici les vertus de l’instruction, qu’il remet au centre du débat social. C’est ce qui fait toute la force et toute la qualité de son film, malgré un léger manque de mouvement et de dynamisme dans les mouvements de caméra et l’enchaînement des plans, dont les échelles ne varient que très peu.
Rythmé par la ritournelle douloureuse et empathique des larmes, des cris et des pas de danse, Toto et ses sœurs est une chronique sociale qui touche par la justesse de son propos.
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