« Tolkien, Voyage en Terre du Milieu » : exposition sur J.R.R. Tolkien à la BnF

Le 3 novembre 2019

Une exposition incontournable pour tous les fans de Tolkien et pour les autres.

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Salle d'exposition / Musée : Bibliothèque nationale de France - François-Mitterrand
Date de sortie : 22 octobre 2019
Plus d'informations : Le site officiel

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La BnF accueille du 22 octobre 2019 au 16 février 2020 une exposition consacrée à Tolkien. L’occasion de découvrir l’écrivain, son univers, ou de s’immerger dans ses travaux. Dessins, textes, illustrations, tapisseries, sources d’inspirations, photos, tout un tas d’éléments pour perdre pied avec plaisir dans les mondes de Tolkien.

Résumé : Cette exposition, nous avons pu la découvrir en compagnie des ses deux commissaires, Frédéric Manfrin et Vincent Ferré, un excellent moyen d’en apprendre encore plus que tout ce qui s’offrait à notre vue pouvait nous apporter.

Notre avis : Le lieu d’exposition a été découpé en deux espaces. Un premier espace consacré au monde fictif de Tolkien, celui qu’il a créé : la Terre du Milieu. On avance en découvrant des salles axés sur les elfes, les nains, les pays des hommes, comme le Rohan, ou encore le Mordor.

Le monsieur énervé, c’est Sauron ! La fresque est tirée d’un dessin de la main de Tolkien, également exposé, mais aussi des thèmes plus ciblés comme les forêts, les langues, les femmes dans la terre du milieu...

Une fois tout cela absorbé, vous entrez dans le second espace, celui consacré au monde de Tolkien, son monde, le monde réel. Vous découvrez ses parcours universitaires, ses rapports avec ses enfants (qui vont avoir de l’importance en ce qui concerne son œuvre), ses premières histoires, ses inspirations.

Finalement, on pourrait presque résumer en quatre mots cette exposition : Tolkien, œuvre et vie. Ce qui frappe, c’est la profondeur du travail de cet auteur. Par exemple, les cartes remaniées sans cesse, jusqu’à devenir logique et permettre aux héros de voyager en parallèle dans l’histoire, sans incohérence géographique.

Tolkien, professeur de langues et littérature médiévale, a développé les langues de son monde, de manière plus ou moins approfondie. Les runes naines, l’alphabet elfe, tout est là, vous attendant au détour d’un mur, d’une illustration.

Le travail de fourmi de Tolkien ressort dans ses textes manuscrits, annotés, tous ses dessins, ses aquarelles. On ne peut suivre pas à pas les étapes de la création d’un monde, mais on peut prendre conscience de l’investissement de Tolkien, pour bâtir un monde solide aux fondations ancrées dans l’histoire.

Cette exposition nous rappelle aussi que le Seigneur des Anneaux, cette œuvre dense ne dure que quelques mois dans un univers dont Tolkien a décrit les événements sur des millénaires. Une chronologie impressionnante nous dévoile cette histoire de manière résumée sur... un pan de mur !

Ces contrées que l’on s’imagine nous sont données à découvrir aux travers d’objets anciens, tels des arcs, des pièces d’armure présentées et choisies pour leur correspondance avec les objets de la Terre du Milieu. En tout cas, de ce que l’on peut imaginer.

Des armes, car on pense à l’aspect guerrier d’œuvre comme le Seigneur des Anneaux, mais aussi d’autres pièces intrigantes, comme cet échiquier.

Si Tolkien nous a offert un voyage incroyable au sein d’un monde riche, développé dans son ensemble, il a vécu la majorité de sa vie dans la ville de Oxford. Il a construit sa famille là, dans ce milieu universitaire où il se sentait bien.

Son plus dur voyage a été celui qu’il a effectué pour aller sur le front de la Première Guerre mondiale. Tolkien a sans doute créé un des premiers mondes de fantasy. Mais son œuvre ne se limite pas là, il s’est penché sur les mythes fondateurs, les histoires antiques des légendes comme Beowulf, il les a traduites en anglais pour que le public de son pays puisse les lire et les découvrir. Il les a analysées et en a parlé lors de conférences.

L’occasion de découvrir les livres qui l’ont inspiré, mais aussi les toiles et autres tableaux qui ont pu lui servir de référence ou d’inspiration.

A partir de ses dessins, le travail inverse a été réalisé et certaines de ses aquarelles ont été recréées en tapisserie. Quatre d’entre elles ornent cette exposition.

Cette exposition, par la découverte de la vie d’un homme, nous permet de prendre conscience du travail titanesque qu’il a entrepris et mené aussi loin qu’il pouvait, pour fonder non pas un monde, mais une mythologie ! Une mythologie sur laquelle les millions de lecteurs de son œuvre ne se sont pas trompés, une mythologie que la BnF nous permet d’appréhender.

Un de ses enfants, Christopher, s’est investi dans la diffusion et la publication des travaux de son père. Un nouveau travail de Titan entrepris il y a plusieurs décennies et qu’il mène encore aujourd’hui. Comme le disait Vincent Ferré, un des deux commissaires d’exposition, « sans Christopher, nous n’aurions probablement jamais connu l’immensité du travail de Tolkien et cette exposition n’aurait sans doute jamais été possible. ».

Cette exposition n’est pas seulement une immersion dans le travail d’un homme, mais indirectement l’hommage d’un fils à son père. Une illustration de l’abnégation et de l’amour que Tolkien voulait faire aussi transparaître dans son œuvre. La boucle est bouclée.

Derrière son œuvre, dans les coulisses d’un mythe, vous pourrez vous promener et vous immerger. Si tout cela ne vous suffit pas, sachez que tout un cycle Tolkien s’ouvre avec une petite liste d’événements autour de l’écrivain d’Oxford, à la BnF, mais aussi ailleurs, comme au Musée de l’Armée, à partir de janvier 2020. Des conférences en accès libre sont proposées, pour approfondir une facette de Tolkien ou de son œuvre.

Alors que vous soyez fan de Tolkien, amateur peu éclairé, fondu de ses livres, universitaire philologue, venez ! Il y en a pour tout le monde dans cette exposition qui s’efforce d’offrir plusieurs portes d’entrée à l’œuvre de John Ronald Reuel Tolkien, afin de toucher de différentes manières et à différents niveaux un large public.

Laissons le mot de la fin à l’auteur :

Photos : David Neau
Du 22 octobre 2019 au 16 février 2020
Bibliothèque François-Mitterrand
Quai François Mauriac,
75706 Paris Cedex 13

David Neau