Tokyo-ga - Wim Wenders - critique

Critique : Au printemps 1983, le cinéaste cinéphile allemand, amoureux des arts en général, posait sa caméra à Tokyo dans le but de retrouver, des endroits, images ou ambiances qu’il a retenus des films de l’un de ses cinéastes d’élection : Yasujirō Ozu, parfois en utilisant ses méthodes de tournage. Mais, plus de vingt ans après la mort du réalisateur, il n’en retrouvera pas grand-chose .

Assurant lui-même la voix off (directement en français pour la version française), Wim Wenders déambule dans les rues de la ville, s’aventure dans les parcs ou les salles d’entraînement de golf situées sur des toits d’immeuble, ou encore dans des salles de "Pachinko" (jeu de hasard) où des plans furent tournés par le maître japonais.
On retrouve aussi de nuit les rues où les personnages de Ozu se retrouvaient pour refaire le monde autour d’un saké. Il se rendra aussi sur la tombe du cinéaste sur laquelle ne figure qu’un seul signe (kanji) que l’on peut traduire par "rien".

Parallèlement, il va interroger Chishū Ryū, l’un des fidèles acteurs du cinéaste qui ne tarie pas d’éloges et s’amuse d’avoir été longtemps trop jeune pour les rôles qui lui étaient confiés. Il croisera aussi Yūhara Atsuta, directeur la photographie qui accompagna Ozu sur la plupart de ses films depuis 1937, racontant avec beaucoup d’émotion l’usage du fameux plan "tatami" (plan à hauteur de personnages assis au sol). Plus loin, il rencontrera Werner Herzog, son collègue cinéaste et éternel voyageur. Un autre cinéaste, Chris Marker, va se montrer quelques secondes autour d’une table de restaurant.

Ce documentaire qui n’a pas la volonté de retracer un pèlerinage, se présente plutôt comme le journal filmé d’un admirateur éclairé à la recherche d’un temps perdu.