Le 30 janvier 2009
Signe de crise, Warner dit au revoir à 800 emplois, malgré le succès historique de The Dark knight. Un paradoxe qui mérite bien une réflexion.
Signe de crise, Warner dit au revoir à 800 emplois, malgré le succès historique de The Dark knight. Un paradoxe qui mérite bien une réflexion.
Jeudi noir en France. L’Etat s’entête à vouloir relancer l’économie par l’investissement, se montrant sourd aux appels des syndicats et plus généralement des Français floués dans leur craintes. En cas de succès de cette politique, ils devront attendre des années avant de pouvoir en profiter. Imaginons alors un instant le dépit des chômeurs endettés si la politique entamée venait à échouer !
Alors que le pouvoir d’achat dégringole et que le marché de l’emploi s’étiole inéxorablement, il y a quelque chose d’agaçant dans le refus de remise en question des politiques face à un système qui périclite. L’exemple de Warner Bros aux USA est éloquent. Le groupe, qui vient d’atteindre ses sommets, notamment grâce au succès sans précédent de The Dark Knight (2e de l’histoire pour ses recettes aux States) a décidé de supprimer 800 postes pour limiter les coûts de production en période de crise. Sans remettre en question cette stratégie qui souligne la fragilité d’Hollywood en ce moment malgré une année globalement fructueuse, il est tout de même irritant de voir une boîte qui fonctionne couper dans ses emplois par prévention, sachant que si 2008 avait été une année noire pour ses comptes (à ne pas confondre avec une année « daaaarkkkk »), elle aurait mis sur pied un plan semblable. Cela nous renvoie inlassablement aux 15 dernières années, période où la mondialisation galopante a permis aux groupes les plus rentables de fusionner en se défaussant d’une partie de leur personnel pour gagner en efficacité (traduire par engraisser les actionnaires à la retraite).
Cette circularité est effrayante. Sans tomber dans le prosélytisme communiste, n’en devient-il pas indécent d’aider aveuglément nos établissements financiers, en suppliant leurs pontes, de surcroît, de mettre leurs primes entre parenthèses, alors que, en période d’euphorie, le commun des mortels (Arlette les appelerait "Travailleuses, travailleurs, camarades et amis...") ne bénéficie pas du partage des bénéfices.
Pire, les braves gens nourrissent le capital de la sueur de leurs angoisses, en s’endettant toujours plus, pour répondre aux 17% d’intérêts de leurs crédits révolving. Cela ne choque visiblement pas grand monde au « Château ». Pourtant, ce système ne peut plus durer. Une petite réflexion commune au-delà d’une journée de mobilisation ne ferait pas de mal aux Français qui vont devoir se poser les questions qui font mal en assumant leur responsabilité, avant qu’on leur impose une fois de plus des décisions immondes : hausse de salaire de certains fonctionnaires qui gagneront des primes et avantages à vie après avoir cumulé les mandats. Si ça ce ne sont pas des privilèges d’un autre temps.
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