Les griffes de l’ennui
Le 12 avril 2006
La réponse au Madagascar de Dreamworks. Un film d’animation sans intérêt, dans lequel Disney retrouve ses mauvaises habitudes. Médiocre et malhonnête.
- Réalisateur : Steve Williams
- Genre : Animation, Film pour enfants
- Nationalité : Américain
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La réponse au Madagascar de Dreamworks. Un film d’animation sans intérêt, dans lequel Disney retrouve ses mauvaises habitudes. Médiocre et malhonnête.
L’argument : Dans un zoo de New York, après la fermeture, une fois le public parti et les employés rentrés chez eux, les animaux font la fête... Lors d’une partie endiablée, le petit Ryan, un lionceau, est malencontreusement propulsé hors du zoo dans une caisse. Pour le récupérer, il va falloir envoyer à l’extérieur, dans l’inconnu, une équipe de secours...
Notre avis : Après 1001 pattes contre Fourmiz, après Gang de requins contre Le monde de Némo, voici donc The wild, la réponse de Disney à Madagascar, production Dreamworks sortie l’année dernière. Cette fois, la ressemblance entre les deux films est encore plus frappante que dans les précédents affrontements. La trame est exactement la même, des animaux s’échappent d’un zoo new-yorkais, traversent les mers pour sauver l’un des leurs et se retrouvent dans la vraie jungle. De plus on retrouve sensiblement les mêmes personnages, en particulier le lion et la girafe. Cette propension à traiter des mêmes sujets en un temps si réduit semble être la caractéristique risible de la guerre de studios que se livrent les deux poids lourds du cinéma d’animation pour enfants. Tout ceci, bien sûr, au détriment de la création et de l’originalité, deux gros mots bannis de ces usines polluantes, et donc au détriment du spectateur qui a de plus en plus de mal à réprimer son profond agacement.
Si, au moins, cette compétition par films interposés était l’occasion d’une émulation qualitative, mais ce n’est pas le cas, et avec The wild le niveau se rapproche même dangereusement de la médiocrité. En plus de ressembler à Madagascar, le film reprend l’élément principal d’une autre production Disney (le père qui part à la recherche de son fils, ça ne vous rappelle pas Némo ?). Passons. Le problème c’est qu’on a pas grand-chose à se mettre sous les crocs, les situations et les gags sont trop convenus, le graphisme est presque trop beau, trop lisse, aucune aspérité ne permet à notre œil de véritablement accrocher la pellicule. A l’image du lionceau (plutôt lion sot d’ailleurs) qui n’arrive pas à rugir, le spectateur parvient difficilement à sourire et ouvre sa mâchoire seulement pour bâiller.
Mais le plus énervant, c’est cette manière qu’a Disney de prendre les enfants en otage dans une logique commerciale qui les dépasse. Les peluches vont encore se vendre par millions (celle du koala est déjà présente dans le film), les vêtements, les tasses, etc. Le comble de la malhonnêteté est atteint avec cette publicité subliminale (on l’aperçoit une seconde) pour une marque d’électroménager dont le nom est très proche de celui du lion, héros du film. Ajoutons aussi ces passages creux sous forme de clip qui mettent en avant des groupes de pop-rock destinés à écouler des tonnes de disques. Ecœurant.
Sans Pixar, Disney n’est plus grand-chose. The wild en est la cruelle démonstration. Madagascar sort donc vainqueur mais franchement, à part Dreamworks et Disney, qui s’en soucie ? Dans la jungle, terrible jungle de l’animation, espérons que le lion soit bel et bien mort ce soir.
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