Le 13 juin 2021
Un inspecteur de police désabusé perd ses moyens devant un homme suspecté d’être un violeur d’enfants. Cette production, voulue par Sean Connery, qui essayait de s’éloigner du personnage de James Bond, ne rencontra pas le succès.

- Réalisateur : Sidney Lumet
- Acteurs : Sean Connery, Trevor Howard, Vivien Merchant, Ian Bannen, Peter Bowles
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Policier
- Nationalité : Américain, Britannique
- Distributeur : Swashbuckler Films
- Editeur vidéo : Wild Side Video
- Durée : 1h52min
- Reprise: 12 septembre 2007
- Plus d'informations : Histoire du Polar au cinéma

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– Année de production : 1972
Résumé : En 1972, dans une petite ville d’Angleterre, toute la police est aux trousses d’un violeur de fillettes. L’inspecteur Johnson (Sean Connery), policier peu commode, est le premier à retrouver vivante la dernière victime du pédophile. Peu de temps après, un homme au comportement étrange (Ian Bannen) est arrêté en pleine nuit et suspecté d’être le criminel recherché.
Critique : Ce film très noir, porté par Sean Connery, a joué de malchance. L’acteur, de nouveau sollicité par les studios United Artists pour un James Bond, après l’unique épisode interprété par George Lazenby, ne tenait pas plus que cela à ce projet. Il exigea en contrepartie le financement de deux autres longs métrages à son libre choix. Le premier, une adaptation de Macbeth, 100% écossaise, fut rapidement abandonnée, en raison de la version Roman Polanski, qui venait de sortir. Le second, The Offence, présente un personnage tellement aux antipodes du célèbre espion qu’il fut stoppé dans sa distribution pour ne pas ternir l’image du comédien. Il faudra attendre trente-cinq ans pour une première diffusion en France, avec le titre original.
Il faut dire qu’autant le thème, la pédophilie, que la mise en scène sombre et quasi documentaire, ou encore la personnalité de Johnson, malaimable et facilement violent, aboutissent à une œuvre d’un pessimisme sans issue. Le policier, usé par vingt ans de service qui l’ont traumatisé, incompris de ses supérieurs, ne trouve pas plus de réconfort auprès de son épouse, pourtant bienveillante, mais impuissante à le soutenir.
Sean Connery voulait s’éloigner du célèbre 007 qui lui collait à la peau. Le public refusa de le suivre, dans une production qui, en outre, s’avère assez démoralisante. L’artiste aura plus de chance avec le long métrage suivant, une histoire de science-fiction, Zardoz de John Boorman (1973).
L’intérêt principal du film est son sujet, rarement traité à l’époque. Mais l’œuvre souffre d’un rythme très lent qui revient sans cesse sur une même scène, vue sous différents aspects, le tout avec une lumière vraiment trop sombre.
Sidney Lumet, qui avait déjà travaillé avec l’acteur sur deux précédentes réalisations La Colline des hommes perdus ("The Hill", 1965) et Le dossier Anderson ("The Anderson Tapes", 1971), ne le réemploiera que pour un rôle mineur dans Le crime de l’Orient-Express ("Murder on the Orient Express" 1974).
En revanche, le succès public et critique interviendra plus tôt pour le cinéaste avec Serpico, qui met de nouveau en scène un policier, qu’Al Pacino marquera de son empreinte.