Femmes entre elles
Le 2 septembre 2007
Les aventures d’un groupe d’amies lesbiennes de Los Angeles. Une série attachante, amusante et engagée.
- Acteurs : Pam Grier, Jennifer Beals, Leisha Hailey, Mia Kirshner, Erin Daniels, Katherine Moennig, Laurel Holloman
- Genre : Comédie, Romance, LGBTQIA+
- Editeur vidéo : MGM
- Voir le dossier : La série "The L world"
L'a vu
Veut le voir
Les aventures d’un groupe d’amies lesbiennes de Los Angeles. Une série attachante, amusante et engagée.
L’argument : Fraîchement diplômée de l’université de Chicago, Jenny s’installe chez son petit ami, Tim, à Los Angeles où elle espère réussir dans l’écriture. Rapidement, elle fait la connaissance de Bette et Tina, un couple de lesbiennes qui vivent à côté. Une rencontre inattendue qui lui ouvre la porte vers un monde qui lui était jusqu’alors inconnu : celui de la communauté lesbienne.
Notre avis : A l’heure où s’achève sur Canal + la diffusion de la troisième saison de The L Word, dont les DVD sortiront le 5 septembre prochain, nous vous proposons un petit retour en arrière, histoire d’atténuer l’impression de prendre le train en marche.
The L Word saison 1 donc. Quand elle déboule en France à l’été 2005, cette nouvelle série fait figure d’événement. C’est qu’elle a pour principal sujet les petites aventures d’un groupe de lesbiennes de Los Angeles, leurs amours, leurs chagrins, leurs ami(e)s. Multiplications des articles de presse et succès de la diffusion. Outre les qualités intrinsèques de la série, énoncées ci-dessous, c’est à l’originalité du thème, à son audace lit-on même que l’on doit tant de glose. C’est que les lesbiennes font toujours figure de parent pauvre de la représentation des minorités sexuelles et obtiennent là une visibilité bienvenue. [1] D’où l’ampleur de l’évènement dans le petit monde encore frileux de la télé (de moins en moins pour certaines chaînes, qui ont ouvert la voie avec des programmes tels que Sex and the City, Six feet under ou Queer as folk, dont The L Word peut apparaître comme le pendant féminin). Une idée pas si originale que cela donc, si on considère qu’elle s’inscrit dans une dynamique générale. Mais éminemment politique (apparaissent notamment en creux toutes les questions du féminisme), et qu’il s’agissait pour ses créatrices de convertir sous peine de passer pour des opportunistes.
Pas besoin d’attendre très longtemps pour être rassurés. On est rapidement séduits par des personnages attachants [2], qui fonctionnent très bien dans les scènes de groupe. Les intrigues, centrées sur Bette et Jenny (dont les tergiversations agacent à la longue), sont essentiellement sentimentales, mais font intervenir nombre de sujets « sérieux » tels que l’homoparentalité, l’ambiguïté et l’identité sexuelles, l’homophobie, le coming-out... ainsi que des sujets plus généraux tels que la liberté d’expression (à travers l’art notamment). Et tout cela avec le sourire : on rigole beaucoup devant The L Word !
Ce qui ne signifie pas que la série soit exempte de défauts. La représentation des hommes, par exemple, est désastreuse : pourquoi faut-il que le seul personnage masculin un peu important soit aussi bêta ? Les quelques gays représentés aussi superficiels ? En revanche, l’accusation de manque de réalisme, si elle se comprend, nous paraît moins recevable. Certes, les héroïnes sont riches, elles correspondent aux canons de beauté dominants (peu dérangeantes donc) et elles se fondraient sans difficulté dans la masse. On y perd sans doute en réalisme, mais n’est-ce pas là une caractéristique propre de toutes les séries télé ? En outre, cela n’empêche pas les dialogues et les scènes de sexe d’être très explicites et variés. Ce qui, dans une œuvre audiovisuelle destinée au grand public, relève du quasi inédit !
Distrayante et engagée, interprétée par des comédiennes peu connues (à l’exception de Jennifer Beals et Pam Grier) mais investies et pour la plupart convaincantes, The L Word déchire !
LE DVD
Les suppléments
Rien de bien extraordinaire. Le plus intéressant, et encore, est l’épisode pilote (un double) commenté. Ilene Chaiken, créatrice de la série et, sa star principale, Jennifer Beals, expliquent la genèse du projet. Simple, pas inintéressant, mais parasité par les lénifiants « Oh, elle est si bonne dans cette scène », « il est si génial », « il n’y a qu’elle qui peut... ». À ajouter : un très rapide tour d’horizon des penderies de ces dames, des biographies succinctes et une galerie photos. Un peu mince.
Image et son
Le minimum exigible, et encore... L’image n’a rien d’idéal (pas mal de grain quand la lumière s’obscurcit). Le son est correct, sans plus.
[1] Bien au chaud dans le placard dont pas grand monde n’aide à pousser la porte se trouvent également les bisexuels et les transsexuels, encore plus mal lotis. Les gays bénéficient d’un peu plus d’attention ; la simple consultation d’une liste de films « homosexuels » suffit à se convaincre de l’énorme déséquilibre. Enfin, le titre lui-même, qu’on pourrait traduire grossièrement par « le mot qui commence par L » (mais qu’on n’ose pas dire), fait directement allusion à cette situation de relégation, tabou.
[2] On a là : Bette et Tina, couple installé sur le point de fonder une famille ; Jenny, venue rejoindre son compagnon, et troublé par sa rencontre avec Marina, patronne du Planet, café repère des filles ; Dana, championne de tennis dans le placard ; Alice, journaliste bisexuelle mutine et amatrice de potins ; Shane, bourreau des cœurs ; Kit, demi-sœur de Bette et seule hétéro du groupe.
Le choix du rédacteur
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.