The L Word - Saison 2

La suite des aventures d’un groupe d’amies lesbiennes de Los Angeles. Une deuxième saison plus clinquante, mais qui gagne en humour et profondeur.

L’argument : La suite des aventures de Bette, Tina, Alice, Dana, Shane, Jenny et quelques autres.

Notre avis : Quoi de neuf pour les filles du Planet ? La saison 1 s’achevait sur un certain nombre d’interrogations qui trouvent ici tout le temps d’être déclinées : Bette parviendra-t-elle à reconquérir Tina ? Quid d’Alice et Dana, gagnées par un sentiment qui n’a plus grand chose d’amical, obligées de mettre en place des « règles de non-attraction » quand l’immonde Tonya rode activement dans les parages ? Comment Shane, le cœur brisé, réagira-t-elle ? Jenny parviendra-t-elle à écrire ? Autant de trames à suivre, enrichies par l’arrivée de nouveaux personnages : Carmen, bombe latina très attirée par Shane, Helena, mante religieuse anglaise et Mark, odieux colocataire voyeur (une manière de désamorcer l’une des attaques les plus fréquentes faite à la série). Les trames s’individualisent et le groupe, explosé par la séparation Bette/Tina, est moins central. On n’en retrouve qu’avec plus de plaisir les scènes où les filles, toutes réunies, balancent à tout va.
La saison est marquée par un affinement des caractères. Ainsi, Bette révèle-t-elle ses failles quand Tina prend de l’assurance. Alice gagne en profondeur sans perdre sa drôlerie (énormes progrès d’interprétation de Leisha Hailey). Les chassés-croisés hawksiens auxquels elle se livre avec Dana comptent parmi les scènes les plus amusantes et inventives de la saison et contribue très largement à dynamiser l’ensemble. Quant à Jenny, son personnage est légèrement mis en retrait, et plus finement placé face à ses contradictions et difficultés.Car la légèreté d’ensemble n’empêche pas le sérieux voire la gravité : séparation, adoption, questions identitaires, féminisme, engagement, perte des êtres chers...
Plus clinquantes (on sent dès le nouveau générique très clinquant et devant les tenues nettement plus élaborées de ces dames que le succès de la première saison a desserré les cordons de la bourse), toujours amusante, émouvante et surprenante, The L Word transforme l’essai. Plus installée, dotée de personnages profondément attachants qu’on a grand plaisir à retrouver, on pardonne volontiers quelques longueurs et incohérences pour se livrer pieds et poings liés aux charmes de ces dames.

LE DVD

Les suppléments

On n’étouffe pas sous la quantité : quelques bribes d’interview des actrices, amusantes mais d’une confondante superficialité et, comme dans l’édition de la précédente saison, un épisode commenté (« Lames de fond », l’un des plus réussis). Sauf que là, ce ne sont pas les sages Ilene Chaiken et Jennifer Beals qui sont de service, mais Leisha Hailey, Erin Daniels et Katherine Moennig (alias Alice, Dana et Shane) ; le ton a changé. Absolument déchaînées (surtout Daniels), très complices, elles s’amusent manifestement beaucoup à se remémorer des anecdotes de tournage, sans crainte du mauvais goût et n’hésitant pas à balancer au passage. Les incohérences de la série en prennent pour leur grade (comme certaines partenaires, d’ailleurs) et les compliments ont un réel poids. Inhabituel, très drôle, rafraîchissant.

Image et son :

On retrouve les caractéristiques de la saison 1, à savoir grain croissant avec l’obscurité et son très moyen. On aimerait un peu plus d’efforts.