The L Word - Saison 3

Troisième session des aventures des copines de L.A. Une saison plus dramatiques et culottée encore que les précédentes.

L’argument : Troisième session des aventures sentimentales d’un groupe d’amies lesbiennes de Los Angeles.

Notre avis : Six mois ont passé et le petit monde des L est passablement bouleversé. Alice et Dana sont séparées (snif) ; la première se bourre des médocs pour oublier, la seconde a rejoint Lara. Tina et Bette ont, pour changer, des problèmes de couple : la première refuse le désir de la seconde, et se trouve confrontée aux difficultés de l’adoption (rien à voir, mais leur petite fille est adorable) et du chômage. Shane et Carmen roucoulent, jusqu’à quand ? Jenny, soignée dans le MidWest, en revient avec Moira. Cette dernière est la nouvelle venue la plus intéressante : jeune femme transsexuelle issue de l’Amérique profonde, n’ayant pas encore entamé sa transformation physique, son personnage se heurte régulièrement au rejet et à l’incompréhension. Y compris de la part des héroïnes « historiques », qui la trouvent trop plouc et sont dérangées de ne pouvoir la classer. Une manière de rappeler avec habileté que les minorités sexuelles vivent mieux dans les grandes villes qu’ailleurs et que l’intolérance et le snobisme les menacent, comme tout le monde. Autre nouveau (bien)venu : Angus, musicien et nounou pour gagner sa croûte. Saluons avec lui l’arrivée, enfin, d’un personnage masculin positif, qui comble un manque criant.
À part ça, on retrouve avec bonheur les éléments qui font les qualités de la série : vivacité des dialogues, audace des situations, réussite des scènes de groupes, humour, engagement (Bush en prend pour son grade ; les revendications restent bien présentes, en creux), qualité de l’interprétation (et les faiblesses : quelques incohérences et évolutions psychologiques tirées par les cheveux). Mais au final, c’est avec un sentiment partagé qu’on achève la découverte de ce troisième volet. C’est que les scénaristes n’ont pas lésiné sur les rebondissements tragiques et la saison s’achève dans le drame le plus complet. C’est pour la bonne cause et traiter notamment d’un sujet particulièrement important. Un événement dont l’attachement suscité par les personnages ne rend que plus fort l’impact. Une vraie déflagration, qui déstabilise le groupe et donc la série. Un choix gonflé, car inconfortable, mais difficile à avaler et qui pose sérieusement la question de la suite. Devant un tel champ de ruines, la série est appelée à évoluer : quelle direction lui donner ? Réponse plus qu’attendue : vivement la saison 4 !

LE DVD

Les suppléments

On est en droit de se demander si l’éditeur se moque du monde tant le menu proposé est mince. Un court reportage sur l’évènement le plus marquant de la série. Je ne m’étends donc pas. Sachez juste qu’il n’a quasiment aucun intérêt. S’y ajoute un documentaire d’une demi-heure dans lequel des lesbiennes des quatre coins de l’Amérique nous informent de leur rapport à la série : personnages préférés, qualités, défauts... Sans intérêt. Quelques photos et biographies et la cerise sur le gâteau : une interview de Pam Grier pas inintéressante mais trop courte, et qui dissimule en fait la promotion d’une ligne de bijoux (la série ayant généré outre-Atlantique tout un business de produits dérivés). Totalement déplacé.

Image et son

Même topo que pour l’édition des deux premières saisons : qualité moyenne à tous les étages.