La résistible ascension de Robert Evans
Le 16 mai 2007
Les Mémoires d’un producteur hollywoodien. Un documentaire douteux.
- Réalisateurs : Brett Morgen - Nanette Burstein
- Genre : Documentaire
- Durée : 1h33mn
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Robert Evans, producteur hollywoodien, écrit ses Mémoires. Fallait-il vraiment ajouter à un texte au goût le plus souvent douteux un documentaire du même acabit ?
L’argument : Robert Evans, homme d’affaires, devient par hasard jeune premier de cinéma. Impressionné par le rôle de producteur, peu encouragé par ses débuts d’acteur, il va faire les rencontres nécessaires à son ascension dans le monde d’Hollywood. Sur la sellette à plusieurs reprises, il trouvera les arguments et les films qui feront de lui quelqu’un qui compte. Jusqu’au jour où il sera remercié pour de bon... avant de remonter la pente et de se refaire un nom.
Notre avis : A l’image de la biographie à laquelle on veut ici nous faire rêver, le documentaire qui la retrace multiplie les paillettes : découpages de photos sur fonds bleu layette ou de ciels étoilés, suspense dans la diction des commentaires et dans la musique - qui ne cesse pas même lors de la diffusion d’extraits de films -, travellings sur les fleurs roses du jardin du bonheur, tout cela est au rendez-vous, aussi horripilant qu’un épisode des Feux de l’amour. Les réalisateurs semblent avoir épousé pour l’occasion le caractère de leur héros et voulu rivaliser avec lui dans le kitsch et le clinquant. De même, sans aucun esprit critique - l’idée que ce documentaire serait à prendre au second degré ne tient pas longtemps -, ils nous présentent le conte de fée le plus vulgaire qui soit, assorti des pensées du producteur, de son orgueil souvent déplacé (y a-t-il vraiment de quoi être fier d’une émission contre la drogue qu’on a été obligé de réaliser pour avoir été pris la main dans le sac ?), de ses théories machistes dès qu’il s’agit des femmes qu’il a pu approcher de près ou loin, d’une valorisation de l’argent facile et ostensible... Robert Evans, golden boy avant l’heure, nous donne un aperçu de tout ce qui peut sembler le plus détestable dans cette grosse machine qu’est Hollywood.
Manchette, dans ses "Chroniques", nous parle du héros moderne des romans policiers de gare : "L’homme moderne a les reins solide, il tue ses ennemis sans mollir, il tombe les femelles sans mollir non plus, il a plein de fric. Non seulement ça n’est pas vrai, mais ce n’est même pas un rêve satisfaisant." Voilà ce qu’on peut dire de The kid stays in the picture. Mis à part quelques anecdotes, le seul passage à retenir est le générique de fin : une imitation par Dustin Hoffman dans un sketch amusant. Mais pour cela, encore faut-il tenir jusqu’au bout...
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