The Last Dance
Le 2 août 2024
En transposant sur grand écran son propre manga de basket, Takehiko Inoue propose au spectateur une immersion dans un match restitué en temps réel : le résultat ne déçoit pas, même s’il n’est pas exempt de facilités et de longueurs.
- Réalisateur : Takehiko Inoue
- Acteurs : Shugo Nakamura, Subaru Kimura, Kenta Miyake
- Genre : Comédie, Drame, Animation, Manga, Teen movie, Film de sport
- Nationalité : Japonais
- Distributeur : Wild Bunch Distribution
- Durée : 2h04MN
- Titre original : ザ・ファーストスラムダンク
- Âge : À partir de 8 ans
- Date de sortie : 26 juillet 2023
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Résumé : Le meneur de jeu de Shohoku, Ryota Miyagi, joue toujours intelligemment et à la vitesse de l’éclair, contournant ses adversaires tout en gardant son sang-froid. Né et élevé à Okinawa, Ryota avait un frère aîné de trois ans de plus. Sur les traces de ce dernier, joueur local célèbre dès son plus jeune âge, Ryota est également devenu accro au basket. En deuxième année de lycée, Ryota fait partie de l’équipe de basket-ball du lycée Shohoku, aux côtés de Sakuragi, Rukawa, Akagi et Mitsui, et participe au championnat national inter-lycées. À présent, ils sont sur le point de se mesurer aux champions en titre, les joueurs du lycée Sannoh Kogyo.
- © Toei Company / Wild Bunch Distribution. Tous droits réservés.
Critique : Manga de sport parmi les plus vendus de tous les temps (l’éditeur avance le chiffre de cent soixante-dix millions d’exemplaires), Slam Dunk est un classique du shōnen (manga pour jeunes garçons) au succès international : originellement paru en trente-et-un tomes entre 1990 et 1996, il avait déjà été décliné en une série télévisée d’animation de 1993 à 1996 et en quatre OAVs entre 1994 et 1995.
Mais, comme l’adaptation de l’intrigue n’avait jamais été menée à son terme, son créateur, le scénariste et dessinateur Takehiko Inoue, a écrit et réalisé ce nouveau long-métrage, The First Slam Dunk, pour, comme son titre l’indique, revenir aux origines de la saga à l’issue d’une préproduction qui s’est étirée sur près de quinze ans.
- © Toei Company / Wild Bunch Distribution. Tous droits réservés.
Alliant virtuosité technique et efficacité graphique, le réalisateur mêle animations à la main et séquences 3D en cel-shading pour concevoir des plans qui, en tournant autour du terrain, parviennent à saisir tous les joueurs simultanément et en mouvements. De même, il ouvre son film sur un générique au fusain qui donne le sentiment que le manga d’origine prend vie et le conclut par un final expérimental dont l’image en noir et blanc est ponctuée de glitches.
Mais l’objectif d’Inoue semble avant tout de reproduire la gestuelle du basket, tant est si bien qu’il s’attache moins au jeu proprement dit qu’aux sensations qu’éprouvent joueurs et spectateurs : il s’efforce ainsi de reproduire l’action sur le parquet, la rugosité des duels, la beauté d’une passe, la surprise que provoque une feinte, tandis que le temps se dilate ou se contracte, que les joueurs accélèrent de manière subite ou se figent dans des ralentis qui les laissent en apesanteur.
- © Toei Company / Wild Bunch Distribution. Tous droits réservés.
En consacrant la quasi-totalité de son long-métrage à un seul et unique match, The First Slam Dunk inverse, en outre, la logique traditionnelle des films de sport. L’intrigue principale se déroule ainsi durant un événement crucial, la finale nationale du tournoi inter-lycées disputée par des équipes de joueurs surdoués, chacun dans leur style : cette confrontation offre au récit l’occasion d’explorer, au gré de flash-back qui interrompent l’action frénétique du match, la psyché des joueurs et surtout de dévoiler la relation douloureuse qui lie le personnage principal à sa passion en retraçant son parcours chaotique, hanté par l’ombre d’un grand frère, lui-même espoir du basket, mais disparu trop tôt.
De fait, ce long-métrage se décentre par rapport au manga dont il est tiré, puisque le protagoniste central n’est plus sur le capitaine de l’équipe, Hanamichi Sakuragi, mais l’une des figures secondaires de l’intrigue originelle, le taciturne meneur du Cinq majeur, Ryota Miyagi. On retrouve cependant les autres personnages de celle-ci, une bande d’outsiders bien campés quoiqu’archétypaux – n’oublions pas que le lycée Shohoku pour lesquels ils jouent est un établissement défavorisé fréquenté par des petites frappes.
- © Toei Company / Wild Bunch Distribution. Tous droits réservés.
Cet arrière-plan tire-larmes pourra dérouter les lecteurs du manga original qui, confinant souvent au furyō (manga consacré à des délinquants), mettait surtout en scène le bruit et la fureur. Mais l’objectif d’Inoue est désormais de retranscrire le moindre détail d’un match : travaillant le flou et les gros plans, rebondissant d’un joueur à l’autre, il saisit les regards qui se croisent, la sueur qui coule sur la peau avant de goutter sur le parquet, les articulations qui craquent, les poumons qui lâchent…
Le réalisme de sa restitution va jusqu’à reproduire les bruits du match, crissements des baskets et rebonds du ballon, même si l’atmosphère sonore pâtit quelque peu de la bande originale, composée de morceaux de rock japonais mâtinés de dubstep. S’il n’est pas parfait, The First Slam Dunk n’en emporte pas moins l’adhésion, pour qui sait le visionner comme un anime de son époque, dont il porte les défauts et les qualités.
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