Le 19 septembre 2020
Une jeune assistante de direction va vivre une journée très longue comme les autres, à répondre à tous les desiderata de son patron hyper exigeant. L’unité de temps, concentrée sur une seule journée de travail, fausse bonne idée, finit par nuire au film, qui ne manque pourtant pas de qualités.
- Réalisateur : Kitty Green
- Acteurs : Matthew Macfadyen, Julia Garner, Kristine Frøseth
- Genre : Drame social
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h25min
- Festival : Festival de Deauville 2020
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Résumé : Dans New-York, un lundi au petit matin, Jane (Julia Green) prend un taxi. Elle se rend dans une société de bureaux où elle est la première. Elle prend un café puis range les bureaux, nettoie les mugs qui trainent, jette de petites choses laissées ici où là. D’autres salariés arrivent, certains la saluent, d’autres pas.
Critique : La gageure de ce film, qui est à la fois sa force et sa faiblesse, consiste à concentrer le récit sur une seule journée. Ainsi, on suit le parcours de cette jeune salarié surdiplômée, qui est réduite à l’état de femme à tout faire. Si son statut est celui d’une secrétaire, il n’est qu’une partie de ses nombreuses tâches : elle doit régler tout un tas de soucis pour un patron aussi exigeant qu’inaccessible : ramasser les miettes et jeter les gobelets sales après une réunion, faire des dossiers photocopiés à la chaîne pour des collègues, la plupart du temps indifférents, avoir l’employée de maison personnelle du patron en ligne, parce qu’elle ne sait pas utiliser le nouvel aspirateur, puis son ex-femme toujours jalouse...
Quand elle essaiera de se plaindre, on lui signifiera toute l’ingratitude qui est la sienne, alors qu’elle a eu la chance extraordinaire d’être choisie parmi huit cents candidats.
Le thème de l’aliénation au travail, qui s’apparente à du harcèlement institutionnalisé, masqué par une incroyable hypocrisie auquel se juxtapose un machisme bon teint, est une excellente idée. Seulement, le fait de vouloir tout décrire sur une seule journée finit par créer des moments d’ennui et des longueurs dans le récit, avec de longs plans silencieux, les yeux dans le vague devant la photocopieuse, des allées et venues dans les locaux qui finissent par se ressembler...
Malgré ses défauts de construction, le propos fort de Kitty Green, cinéaste australienne, qui réalise ici son cinquième long métrage, force l’admiration.
Elle est épaulée en cela par l’incroyable performance de Julia Garner, butée et douce en même temps, qui est présente dans quasiment tous les plans du film.
Jean-Pierre Lavoignat, le président du jury de la Critique Internationale au Festival du film américain de Deauville, où l’œuvre a été présentée, a cité le film, qui faisait partie des favoris, pour le titre finalement attribué à The Nest, de Sean Durkin.
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