Polar kebab
Le 17 mars 2014
Film choral, Tête de turc est un polar efficace aux acteurs magnifiquement dirigés par Pascal Elbé.


- Réalisateur : Pascal Elbé
- Acteurs : Roschdy Zem, Pascal Elbé, Simon Abkarian, Ronit Elkabetz, Florence Thomassin, Samir Makhlouf, Léo Elbé
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Français
- Durée : 1h27mn
- Date de sortie : 31 mars 2010
- Plus d'informations : Le site officiel
Film choral, Tête de turc est un polar efficace aux acteurs magnifiquement dirigés par Pascal Elbé.
L’argument : Un geste, et tout bascule. Un adolescent de 14 ans, un médecin urgentiste, un flic en quête de vengeance, une mère qui se bat pour les siens, un homme anéanti par la mort de sa femme voient leurs destins désormais liés. Alors que le médecin passe plusieurs jours entre la vie et la mort, les événements s’enchaînent et tous seront entraînés par l’onde de choc.
Notre avis : A la manière de 21 grammes d’Alejandro Inarritu, Tête de turc superpose plusieurs tranches de vie : tous les personnages sont reliés par un évènement majeur qui perturbe leur existence de façon notable. Outre ce bouleversement, les différents protagonistes sont connectés entre eux par des liens familiaux indéfectibles. La fratrie, au cœur du récit, occupe une place centrale dans la vie de tous ces (anti) héros. La loyauté les guident et les poussent à taire leurs secrets, au profit de leurs proches, amis et même ennemis : il n’y a pas de place pour les « balances » dans leur milieu.
- © Warner Bros. France
Toute l’action de ce premier film de Pascal Elbé se situe dans une cité confrontée à la violence et aux débordements policiers. Le cinéaste s’est manifestement attaché à ne pas se complaire dans une stigmatisation de cette population. Ainsi a-t-il choisi de ne pas faire résonner de rap ou de hip-hop, musique bien trop facilement associée à cet univers urbain, mais s’est au contraire entouré de Bruno Coulais offrant au long-métrage des tonalités classiques. L’accent est mis sur le ressenti individuel des personnages rejoignant les difficultés collectives. Par ailleurs, les évènements relatés ne portent d’accusations, ni à l’encontre des forces de l’ordre, ni à l’encontre des jeunes responsables de crimes non prémédités. Tête de turc rappelle évidemment les drames de Clichy sous Bois ou de Villiers le Bel, mais nulle intention pour le cinéaste de porter un regard de sociologue ou de se hisser en redresseur de tort. Il est alors possible de s’attacher aux parcours des protagonistes.
- © Warner Bros. France
Outre le regard pudique que porte Pascal Elbé sur son sujet, Tête de turc se révèle très efficace grâce au jeu de ses acteurs. Tous les comédiens sans exception, de Roschdy Zem à Valérie Benguigui, semblent transportés par leurs rôles et, très naturels, ils transmettent force et crédibilité au récit. On ne peut que particulièrement remarquer la performance de Samir Makhlouf, le personnage principal qui, entre réserve et détermination, incarne parfaitement l’ambiguïté de son état, à la fois héroïque et coupable. Quant à Ronit Elkabetz, toujours aussi belle, elle interprète sa mère avec la verve qu’on lui connaît, sans oublier d’apporter à son personnage une douceur singulière. Il se crée ainsi une véritable union, une famille d’acteurs qui fait de Tête du turc un polar humain et captivant.
- © Warner Bros. France
- © Warner Bros. France
’Boo’Radley 13 mai 2010
Tête de turc - la critique
Dans ce film choral à la française, prenant pour sujet la banlieue, on a mêlé beaucoup d’ingrédients thématiques en espérant que certains fassent mouche. Raté : Pascal Elbé s’éparpille et ne dépasse pas le niveau des intentions louables quand il ne force pas trop les conventions (stéréotype du frère aîné, etc.). Comme souvent dans un film d’acteur, l’interprétation est de qualité, sauf Roni Elkabetz très démonstrative c’est à dire laissée libre du cabotinage le plus repoussant.