Presque une arnaque
Le 23 décembre 2015
Une histoire d’arnaque qui ne produit pas grand chose en dehors d’un ennui poli.
- Réalisateur : Pascal Elbé
- Acteurs : Vincent Elbaz, Zabou Breitman, Julie Gayet
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Durée : 1h38mn
- Date de sortie : 30 décembre 2015
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Une histoire d’arnaque qui ne produit pas grand chose en dehors d’un ennui poli.
L’argument : Gilbert Perez aime l’argent. Mais par dessus tout, il aime l’argent facile. Manipulateur doué pour la tchatche, il va se lancer dans une arnaque de grande ampleur. Endossant le rôle du président d’une grande entreprise ou d’un agent de la DGSE, il dérobe des fortunes à l’aide d’un simple téléphone portable. Un peu de bagou pour quelques millions à la clé, pour mener, enfin, la belle vie. L’histoire serait parfaite si Gilbert Perez savait s’arrêter à temps.
Notre avis : Le début est prometteur. Dans un montage parallèle, on suit l’arnaqueur (Vincent Elbaz) et l’arnaquée (Anne Charrier, géniale). Entre les deux, plusieurs kilomètres. L’arme du crime : un téléphone mais, surtout, toute une stratégie mise en place par le voyou pour faire rentrer la victime dans son jeu. Quand on joue le PDG d’une grande banque, il faut prendre son temps. Le réalisateur le prend ce temps, dans une longue scène dont la durée permet de montrer le talent à l’œuvre de cet escroc dans l’âme. Pascal Elbé n’est pas Soderbergh, et sa réalisation, générique au possible, ne lui permet pas de dépasser le cadre du simple divertissement. Mais on est accroché, d’abord parce que Vincent Elbaz, pourtant peu aidé par un script indigent, s’en sort plutôt bien. Accroché aussi, parce que cette histoire, aussi rocambolesque soit-elle, est inspirée de faits réels. Et si Pascal Elbé dit ne pas avoir fait un biopic, difficile de ne pas voir en Gilbert Perez le portrait de Gilbert Chickli, qui avait extorqué plus de 7 millions d’euros à une trentaine d’entreprises entre 2005 et 2006, en se faisant passer pour un PDG en mission pour le gouvernement.
- © Vito Films, France 2
Les choses se gâtent pourtant très vite après cette première scène, le film empruntant par la suite des chemins ultra-balisés. L’ascension et la chute de cet escroc sont filmées sans fièvre, et on devine chaque scène un bon quart d’heure avant qu’elle n’arrive. Certes, Pascal Elbé a la bonne idée de ne (presque) jamais idéaliser son personnage, le montrant souvent tel qu’il est : égoïste, menteur, lâche. Et si le traitement du personnage est parfois simpliste, il a le mérite d’exister. On ne peut malheureusement pas en dire autant des personnages secondaires, inexistants. De l’épouse incrédule interprétée par Julie Gayet au frère qui trempe dans la combine, on ne retiendra pas un échange ou une scène forte. Tout juste au détour d’un dialogue entre un père et son fils pourra t-on déceler un peu d’émotion et d’alchimie entre les comédiens. C’est bien peu pour un film trop désincarné qui finit par ne rien faire de son sujet. Manque, sans doute, une direction d’acteur, un scénario à la hauteur de l’arnaque, et un réalisateur à la barre. Reste Vincent Elbaz, éternel grand gamin du cinéma français qu’on a toujours plaisir à voir, et qui rayonne dans un film trop terne pour lui. Dommage, car l’histoire de cet escroc qui vole des gens "sans arme, ni haine, ni violence" avait un fort potentiel cinématographique, surtout à l’heure des réseaux sociaux où tout le monde se parle sans jamais se toucher, ni se voir.
- © Vito Films, France 2
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