Teenage paparazzo - la critique ( en direct de Deauville)

Une enquête sociologique au cœur du star-système hollywoodien menée avec humour par une vedette de la télévision.

L’argument : Quel est le lien entre la célébrité et la société ? Les paparazzi ?

Notre avis : « Je m’appelle Adrian Grenier et je suis une célébrité », annonce en ouverture la voix-off qui guide Teenage Paparazzo. Vedette de la série « Engrenage » qui relate les spécificités et le mode de vie de stars hollywoodiennes, Grenier vit au quotidien ce que la série expose : les soirées privées, les avantages accordés aux acteurs de cinéma, mais aussi le harcèlement continu des paparazzi qui menacent la sécurité de ceux qu’ils poursuivent. Intrigué par la présence d’un adolescent parmi la foule des photographes, il s’intéresse de plus près à celui-ci, afin de mieux comprendre les motivations de ces journalistes du sensationnel.

Armé de sa caméra, sa seule voix pour commenter ce qu’il filme, l’acteur enquête et se questionne. Sa démarche est vaste puisqu’au-delà de la manière dont sont perçus ces photographes par les stars, il s’intéresse aux paparazzi eux-mêmes. Le but est de saisir ce phénomène médiatique mondial, particulièrement insensé aux USA, et de le décortiquer. Sociologues, analystes, historiens du cinéma, mais également dirigeants d’organes de presse people explicitent les raisons de cette course à la photographie sensationnelle, à l’adulation du « pris sur le vif », du cliché vendeur.

Bien que très concerné par son sujet, le documentariste ne se prend pas trop au sérieux, évitant ainsi toute complainte personnelle ; il se détache de sa propre expérience de « victime » harcelée et se présente tel qu’il est, Adrian Grenier, et non comme une « célébrité ». De façon intéréssante son montage se révèle haché, vif, crépitant comme un flash. Dans cette démarche consistant à suivre l’apprenti paparazzo de 14 ans, Grenier, l’acteur traqué devient à son tour voyeur et cherche l’instantané miraculeux comme ces photographes vautours : il plonge dans l’intimité de la personne qu’il filme, attend d’elle qu’elle se révèle à l’image et qu’elle lui apporte le « truc en plus ».
Si la pensée du cinéaste se révèle parfois un peu trop découpée et souffre d’un excès de cartons thématiques , elle nourrit une réflexion constructive du rapport à l’autre et du droit à l’image et au final, elle permet à l’acteur-star-cinéaste, d’appréhender avec humour et recul sa propre situation. Tout cela fait de Teenage paparazzo un témoignage tout à fait saisissant, mais aussi quelque peu affligeant de la course à la célébrité, aussi bien du côté des photographes que de(certain)s photographiés complices ou non.

Le teaser : ICI