Autriche, je te hais
Le 13 octobre 2004
Une Autriche sclérosée en tableau dérangeant et provocant, qui atteint des monts de noirceur.
- Réalisateur : Ruth Mader
- Acteurs : Aleksandra Justa , Gottfried Breitfuss
- Genre : Drame
- Nationalité : Autrichien
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– Durée : 1h 14min
Une Autriche sclérosée en tableau dérangeant et provocant, qui atteint des monts de noirceur.
L’argument : Lutte pour l’existence, lutte pour la subsistance, lutte pour la survie. Lutte dans le monde du travail : dans des champs de fraises, dans des usines, dans des bureaux, dans des voitures, dans les rues. Une cueilleuse de fraises d’Europe de l’Est qui se bat pour une vie meilleure pour elle et sa fille, et un agent immobilier viennois.
Notre avis : Struggle se reçoit tel un bloc, vierge de tout présupposé critique. Dans Struggle ("lutte" en anglais, terme qui résume parfaitement les itinéraires chaotiques des personnages), il y a tout d’abord le parcours d’Ewa, une jeune travailleuse d’origine polonaise qui accumule les boulots précaires pour tenter de survivre ; puis, celui de Marold, agent immobilier qui profite du vide de sa vie pour explorer ses fantasmes les plus enfouis...
Alex Van Warmerdam ? Les frères Dardenne ? Todd Solondz ? On cherche longtemps mais on ne trouve pas. Struggle, premier long métrage lugubre de Ruth Mader, ne ressemble qu’à lui-même. En opposant deux mondes bien distincts (celui des pauvres et celui de la classe moyenne), la réalisatrice donne à voir un quotidien déprimant qui transpire la méchanceté, la tristesse, la solitude, l’errance et la misanthropie, même si elle laisse apparaître lors d’un épilogue presque lumineux - et pourtant si ironique - une pointe d’optimisme cruelle.
Struggle est un film détestable parce qu’inhumain. Et, en même temps, indispensable parce que hors des sentiers battus, révélant au passage une réelle capacité à distiller un malaise tenace et persistant. C’est une expérience de cinéma très crue, en même temps qu’un tour de force : tout à la fois tableau sordide d’une Autriche sclérosée et autopsie crasse de la beaufitude, ce film politique et sauvage possède plus de cynisme que toutes les œuvres de Michael Haneke et Ulrich Seidl réunies.
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