Voyage au bout de l’ennui
Le 1er mai 2007
Un pari risqué pour un film déroutant.
- Réalisateur : Solveig Anspach
- Acteurs : Élodie Bouchez, Didda Jonsdottir
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Islandais
- Festival : Festival de Cannes 2003
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– Durée : 1h33mn
Un pari risqué pour un film déroutant.
L’argument : Cora, jeune psychiatre, accueille dans son service une patiente mystérieuse. Cette femme, à l’identité inconnue, refuse de parler et se manifeste parfois par de violents accès de colère. Alors que le travail thérapeutique commence à porter ses fruits, une recherche auprès d’Interpol permet de l’identifier. Loa est alors renvoyée chez elle, sur la petite île islandaise de Vestmannaeyjar. Cora, frustrée par cette issue abrupte, entreprend à son tour le voyage en Islande pour tenter de comprendre.
Notre avis : Après le succès du bouleversant Haut les cœurs !, on attendait impatiemment le second film de Solveig Anspach. Cette fois encore, elle explore les rapports qui peuvent se nouer entre un membre du corps médical et un patient, entre deux individus face à la souffrance. Mais à l’inverse de son premier film, très structuré et explicite, Stormy weather tente une approche plus minimaliste, afin de coller au plus près au mutisme de Loa. Pour traduire cette tempête intérieure, Solveig Anspach privilégie les gros plans qui s’attachent aux personnages et des longs moments de silence symbolisant l’étrange relation des deux femmes.
Avec de tels procédés basés sur l’idée que toutes les émotions ne doivent pas nécessairement passer par le langage, la réalisatrice prend un pari risqué. Certes, le film s’éclaire parfois de fulgurants instants d’humanité, lorsque le lien entre les deux femmes commence à se tisser, ou quand, seule sur cette petite île islandaise, les certitudes de Cora vacillent et qu’elle frôle à son tour une certaine forme de folie.
Pourtant, il plane une impression de rendez-vous manqué à la fin de ce film. La distance avec laquelle la réalisatrice filme ses personnages dans la seconde partie, lors du périple initiatique en Islande, n’en est que plus déroutante. Plongé dans les paysages austères d’Islande, cerné par une atmophère glaciale, on se trouve décontenancé par le mutisme des héroïnes et finalement indifférent à leur sort, comme si, à l’unisson des leurs, nos cœurs s’étaient mis en hibernation.
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