Aventure vaporeuse ?
Le 23 avril 2008
Trop de trop et au final la claque attendue n’est pas au rendez-vous même si cet Akira-bis reste parfaitement recommandable.
- Réalisateur : Katsuhiro Ōtomo
- Genre : Animation
- Nationalité : Japonais
- Editeur vidéo : Gaumont/Columbia/Tristar Home Video
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– Durée : 2h06mn
Trop de trop et au final la claque attendue n’est pas au rendez-vous même si cet Akira-bis reste parfaitement recommandable.
L’argument : 1851, l’Angleterre victorienne et victorieuse prépare l’Exposition universelle, symbole d’une révolution industrielle en pleine expansion. Ray, un jeune garçon, bricoleur de génie se voit confier par son grand-père une sphère mystérieuse qu’il doit impérativement remettre à un scientifique nommé Stephenson. Seulement les hommes de la Fondation O’Hara, une puissante organisation, cherchent également à mettre la main sur cette fameuse sphère qui renferme une puissance phénoménale...
Notre avis : Autant vous prévenir tout de suite - les distributeurs du film ayant décidé de tout miser là-dessus - Steamboy est bien le nouveau dessin animé du réalisateur du cultissime Akira, mais Steamboy n’est en aucun cas comparable au choc que nos yeux allaient recevoir de plein fouet au début des années 90, secouant toute une génération de spectateurs et influençant par la même occasion une myriade de réalisateurs. Akira, où le film culte instantané, immense cheval de Troie pour le cinéma d’animation japonais en Occident...
Dix ans d’un développement interminable, le plus gros budget de l’animation japonaise jamais réalisé, on était en droit d’espérer une secousse digne d’une bombe atomique larguée sur Néo-Tokyo... Au final, on est marqué par un jet de vapeur aussi puissant qu’il est évanescent une fois la porte de sortie franchie... Steamboy est une véritable claque graphique, aucune contestation à faire là-dessus... Avec des effets encore jamais vus, des plans renversants, une animation sans faille et un travail de reconstitution de l’Angleterre victorienne absolument fabuleux, Steamboy en met plein la vue... et pourtant il manque quelque chose. Où est passé l’aspect viscéral de l’animation de Akira ? Où est passé ce flot d’énergie brut non maîtrisé qui explosait littéralement sur les celluloïds ?
Froid et sans âme... C’est malheureusement ce qui saute aux yeux quand on se penche un peu sur Steamboy... La faute sans doute à ces dix années de gestation qui ont relégué toute spontanéité aux oubliettes... dix années de problèmes de production qui ont transformé l’entreprise Steamboy en une machine monstrueuse qui se détraque au fur et à mesure de sa gestation. A mesure que les producteurs se suivent et ne se ressemblent pas, le film s’oriente tantôt vers le jeune public, tantôt vers le public adulte, sans jamais convaincre sur aucun des deux plans... Tout ceci est finalement un peu à l’image du final du film où l’on voit ce château volant à vapeur, partagé entre l’idée d’être un parc d’attraction pour enfants et une immense machine de guerre pour les adultes, deux idées antinomiques qui mènent forcément le projet à sa propre destruction...
En l’état, Steamboy reste un spectacle fortement recommandable et recommandé par votre serviteur, même s’il ne peut masquer sa propre déception... A tous ceux donc qui s’attendent à un choc Akira bis... calmez vos ardeurs... profitez des nombreuses qualités du film... tout en sachant que nous sommes bien loin de la claque attendue...
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