Le 18 décembre 2020
L’un des films les moins incarnés de Stanley Kubrick, qui reprit le tournage au pied levé. Mais Spartacus demeure tout de même un des meilleurs péplums de l’histoire du cinéma, impeccablement mis en scène.
- Réalisateur : Stanley Kubrick
- Acteurs : Tony Curtis, Peter Ustinov, Charles Laughton, Kirk Douglas, Laurence Olivier, John Gavin, Jean Simmons
- Genre : Historique, Péplum
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Park Circus France
- Durée : 3h18mn
- Date télé : 18 décembre 2020 20:55
- Chaîne : Paris Première
- Titre original : Spartacus
- Date de sortie : 15 septembre 1961
Critique : Ce classique du péplum, voulu par le comédien et producteur Kirk Douglas, adapté du récit d’Howard Fast, est une relecture très romancée et marxiste de la vie du gladiateur Spartacus, qui dirigea la rébellion d’esclaves contre la République romaine, au premier siècle av. J.-C. De cet événement sur lequel les interprétations historiques divergent, Stanley Kubrick tire un beau long métrage qui ne s’écarte pourtant jamais de l’orthodoxie du film à grand spectacle sur l’Antiquité, avec des plans attendus, souvent généraux, dès lors qu’il s’agit d’orchestrer la mise en scène des combats, impliquant des centaines de figurants (on mentionnera évidemment la bataille entre l’armée esclave et l’armée romaine).
Le gigantisme de l’entreprise fut à elle seule une aventure : Anthony Mann était d’abord prévu pour diriger l’affaire, mais il se fâcha avec la vedette du film, et Kirk Douglas obtint que le jeune réalisateur Stanley Kubrick, qui l’avait impeccablement dirigé dans Les Sentiers de la gloire, célèbre brûlot antimilitariste, reprenne le tournage au pied levé, s’accommodant d’un scénario qu’il n’avait pas écrit. Le réalisateur expliqua plus tard la gêne qu’il avait éprouvée à accepter cette configuration, lui qui était notoirement réputé pour être le grand démiurge de ses créations cinématographiques. Le metteur en scène avalera quelques couleuvres jusqu’à l’amputation de quelques moments jugés trop violents (un bon quart d’heure qui sera rétabli dans la version intégrale) et d’une séquence dont l’homo-érotisme était inacceptable pour la production hollywoodienne de l’époque.
Spectaculaire à bien des égards, Spartacus est à la jonction entre le film d’action, le mélodrame (exemplairement, l’adieu de Varinia au héros crucifié, après lui avoir montré son fils) et le long-métrage politique, aux accents humanistes. Les séquences mémorables abondent : les combats de gladiateurs, la bataille finale, la solidarité des esclaves se levant spontanément pour ne pas livrer leur chef, avec leur célèbre réplique "Je suis Spartacus !", le tout servi par des dialogues soignés et des prestations d’acteurs globalement excellentes : le duo Kirk Douglas-Jean Simmons parvient à susciter l’émotion, Laurence Olivier incarne un Crassus tyrannique à souhait, Charles Laughton est un Gracchus sardonique, Peter Ustinov joue la lâcheté avec une efficacité redoutable (il obtiendra d’ailleurs l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle, en 1961). Dans cette constellation de stars, seul le jeune Tony Curtis paraît bien falot.
On le sait : Kubrick désavoua cette œuvre devenue un classique du genre. Mais globalement, Spartacus tient encore la route et figure dans le trio de tête des meilleurs péplums, avec Ben-Hur et Les Dix Commandements.
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Norman06 16 juillet 2009
Spartacus - Stanley Kubrick - critique
Considéré à l’époque comme une œuvre mineure de Kubrick, ce qui n’est pas entièrement faux, le film séduit par sa maîtrise technique et ses digressions subtiles (les séquences entre Olivier et Curtis). Dans le genre, un modèle non dépassé.