Le voyage de Jane
Le 15 janvier 2008
La nouvelle comédie de Gregg Araki. Hallucinatoire à défaut d’être trash et régressive.
- Réalisateur : Gregg Araki
- Acteurs : Anna Faris, Danny Trejo, Adrien Brody
- Genre : Comédie
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 16 janvier 2008
- Plus d'informations : Le site du film
- Festival : Festival de Cannes 2007
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– Durée : 1h25mn
– L’interview de Gregg Araki
La nouvelle comédie de Gregg Araki. Hallucinatoire à défaut d’être trash et régressive.
L’argument : Jane, une jeune actrice paresseuse et sans succès, mange les biscuits que son colocataire psychopathe a laissés traîner en ignorant qu’ils contiennent de la drogue. Dès lors, elle tente de traverser la ville pour rembourser un dealer rancunier, passer une audition, et remplacer les fameux gâteaux. Prise en stop par un copain de son colocataire, elle part pour un long et étrange voyage...
Notre avis : Gregg Araki le dit lui-même : Smiley face est l’anti-Mysterious skin,
son superbe précédent long métrage au sujet casse-gueule et pourvu d’une dose
émotionnelle très intense. Qu’on se le dise : il s’agit d’un antidote à la grise
mine. Sur une journée, on peut suivre le parcours d’une demoiselle ayant un chouia
trop abusé de space cakes et qui va voir la vie (et donc les vicissitudes qui vont
avec) sous son jour le plus halluciné, hallucinatoire et hallucinogène. Ceux qui
s’attendaient à un retour au cinéma trash de la première période d’Araki (Doom
generation) risquent d’être un peu déçus étant donné qu’à part deux trois blagues
scatos, on ne peut pas dire que le spectacle soit hautement transgressif. Ce n’est
pas non plus, malgré quelques pointes de cruauté et un final tragique, une comédie
ultra-consensuelle qui cligne ostensiblement de l’œil au pékin moyen. Alors, qu’en
attendre ?
Disons un Splendor en mieux,
une comédie sous acide qui à défaut de révolutionner se laisse reluquer sans
déplaisir. A la cool. Avec un bon joint et des potes si besoin est. Et qui
contrairement à ce qu’on pourrait penser en zieutant le synopsis, ne se résume pas
à une bonne idée de court métrage péniblement étirée dans un long laborieux. Dans
cette tâche, Araki est aidé par l’actrice principale Anna Faris, dont le visage prend
souvent tout l’écran et qui adore alterner les expériences indépendantes (May,
Lost in translation) avec les gros blocs pas très fins (Scary movie). En pénétrant
le système Araki, elle permet à l’auteur de bénéficier d’une seconde jeunesse en
le révélant incidemment à toute une génération qui n’a peut-être pas eu la chance
de le connaître. Heureusement, son style n’a pas vieilli et ses personnages sont
toujours aussi cools : sans James Duval, ni Rose McGowan, Araki aligne des saynètes
fort drôles,
toujours enlevées, et séduit sans peine l’œil et l’esprit.
Lire aussi notre interview de Gregg Araki
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