Le jeu de la mort et du hasard
Le 20 mai 2009
Thriller géométrique cynique et paresseux dont la désinvolture finit par séduire. Creux mais plaisant.
- Réalisateur : Paul McGuigan
- Acteurs : Lucy Liu, Josh Hartnett, Bruce Willis
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Américain
– Durée : 1h48mn
– Titre original : Lucky number Slevin
Thriller géométrique cynique et paresseux dont la désinvolture finit par séduire. Creux mais plaisant.
L’argument : La vie n’est pas tendre avec Slevin. En quelques jours, ce jeune homme a perdu son appartement, découvert que sa petite amie le trompait, et s’est fait voler ses papiers. Décidé à souffler un peu, Slevin s’envole vers New York, où il va habiter quelque temps l’appartement d’un copain, Nick Fisher. La poisse ne va pas le lâcher pour autant, bien au contraire...
Notre avis : Violence, meurtre, chantage, trahison, rebondissement, amour, bref tous les ingrédients du thriller classique sont réunis dans Slevin. Pourtant ce petit film de bonne facture, signé Paul McGuigan, distille une atmosphère atypique qui séduit autant qu’elle énerve. Cette histoire de loi du talion au carré est en effet traitée avec une désinvolture étonnante. Beaucoup d’invraisemblances, de facilités et de raccourcis dans la narration, une mise en scène plutôt convenue qui joue sur des figures de géométrie primaires (parallèles, perpendiculaires et tangentes), et des acteurs "tarantinesques" jusqu’à la caricature ("le Rabbin s’appelle le Rabbin parce qu’il est...rabbin"), sans nuance, chacun faisant son numéro dans son coin avec plus ou moins de réussite. Soit dit en passant, quand Josh Hartnett arrêtera de singer Brad Pitt et de lui prendre toutes ses mimiques, peut-être deviendra-t-il un grand acteur.
Cet aspect schématique fige le film en même temps qu’il paralyse le spectateur. Il manque un supplément d’âme pour que la machine s’emballe. Même le twist, devenu une véritable figure de style depuis Fight club et Sixième sens, peine à nous surprendre tant la clé du problème n’est vraiment pas compliqué à trouver, et cela dès les premières minutes. Ainsi le puzzle proposé au spectateur, loin d’être ludique, flatte la paresse de ce dernier. Ce paradoxe achève de démontrer le cynisme je-m’en-foutiste de ce produit hollywoodien.
Pourtant il faut bien reconnaître que l’on se laisse prendre petit à petit, grâce au décalage humoristique mis en place qui prouve que personne ne se prend au sérieux, comme si les protagonistes étaient tous conscients du vide dans lequel ils évoluent. Qui plus est, le requiem final est assez efficace et emporte notre adhésion. Promis, la prochaine fois, on ne nous y reprendra pas.
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Josacine 18 août 2006
Slevin - la critique
Slevin est le type de film idéal pour passer un bon moment sans se torturer les méninges. Posée sur un fauteuil de ciné, il n’y a plus qu’a se laisser aller. Entre surprise, rire, action, répliques cultes, le film tient ses promesses de film d’action américain. Faussement compliqué, il reste cependant clair dans ses séquences, ce que bien des thrillers ne parviennent pas à réaliser.
On a connu Josh Hartnett dans des rôles bien crétins (je ne peux pas dire que ce soit un de mes acteurs préférés !). Ici, il s’en sort carrément bien. Dans l’une des premières scènes du film qui dure près d’une vingtaine de minutes, il doit déambuler en serviette de bain et doit s’inventer une contenance devant les grands " boss". Quel acteur a pu se retrouver à jouer le négociateur d’affaires en serviette de bain avec une telle constance ?
Quand on a vu ce que Paul Mc Guigan a fait de Josh Hartnett et de Lucy Liu dans ce film, on ne peut être que déçu en voyant Willis et Freeman cantonnés à leurs rôles traditionnels, un peu vieillis et fatigués. Les points négatifs de ce film sont certainement portés par les deux compères.
Slevin reste néanmoins un bon petit film à voir quelque soit son humeur, il sera sûrement encore meilleur servi réchauffé dans un canapé, sur un petit écran pendant les longues soirées d’hiver.
MYTHOMANIAC 16 mai 2019
Slevin - la critique
Un conte de et pour gangster, malin, ficelé, un film efficace avec quelques coups de faiblesse par-ci par-là. C’est quoi le délire avec les patterns dans ce film...