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Le 20 septembre 2006


Un écrivain ressasse son singulier apprentissage des plaisir et de la douleur. La mémoire se dépose sur ses plaies encore à vif comme une poignée de sel.
Un écrivain ressasse son singulier apprentissage des plaisir et de la douleur. La mémoire se dépose sur ses plaies encore à vif comme une poignée de sel.
Ceux qui connaissent les éditions Ego comme X savent qu’elles sont plus familières du neuvième art que de la littérature. Alors quel rapport entre la bande dessinée et les livres à paraître dans cette maison fondée et dirigée par Loic Néhou ?
La découverte d’un nouveau talent, la recherche de territoires inexplorés et l’expérience de la déclinaison du "je".
Sous forme de réminiscences fragmentaires, Lionel Tran, né en 1971 et ayant grandi à Vaulx-en-Velin dans la banlieue lyonnaise, nous livre dans un désordre chronologique assumé des épisodes choisis de sa jeunesse tourmentée. Elevé par une mère seule, il développe envers celle-ci une empathie néfaste. Il partage prématurément sa solitude ainsi qu’un sentiment d’échec traumatisant. Sans se stigmatiser, Lionel Tran se décrit comme l’enfant d’une enseignante naturiste et gauchiste, coincée à demeure alors que flamboie un féminisme radical. Faute de référent stable, l’enfant trouve refuge dans une bande de trublions grossiers avec lesquels il accumulera de piètres farces et forfaits.
Violente et sadique dans l’exaspération, la mère du narrateur joue un rôle prépondérant dans ce livre qui aborde, entre autres, des sujets comme la solitude enfantine, l’aliénation familiale, le sentiment amoureux et la maltraitance consentie.
Lire Sida mental, c’est se laisser raconter une vie en pièces détachées. C’est prendre par la main un enfant dans son processus de repli et de centrage sur soi.
Considérant l’ironie et l’amertume qui le gagne, nous faisons avec lui une promenade aux accents bohèmes et bucoliques entre les ruines d’une vie qui se révéleront être les éléments d’une narration unique et belle dans son genre.
Lionel Tran, Sida mental, Ego comme X, 2006, 93 pages, 12 €