Le 23 mars 2023
Un projectionniste amoureux se rêve en Sherlock Holmes. Un florilège d’inventivité visuelle et de prouesses techniques pour le plus pur burlesque. Buster Keaton au sommet de son art.


- Réalisateur : Buster Keaton
- Acteurs : Buster Keaton, Kathryn McGuire , Joe Keaton , Erwin Connelly , Ward Crane
- Genre : Comédie, Action, Romance, Film muet, Noir et blanc, Moyen métrage
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Splendor Films
- Durée : 0h44mn
- Reprise: 25 décembre 2019
- Titre original : Sherlock Jr.
- Date de sortie : 28 octobre 1924

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Résumé : Un projectionniste flegmatique (Buster Keaton) potasse un manuel du parfait détective. Amoureux d’une jeune femme, après plusieurs péripéties concernant ses billets, Il lui achète une boîte de confiserie dans ses moyens, c’est-à-dire la plus petite, avant de se rendre chez elle.
Critique : Ce court film de quarante-quatre minutes n’en représente pas moins une véritable réussite avec un condensé de prouesses visuelles et souvent physiques du cinéaste-acteur.
Chaque séquence, d’une incroyable inventivité, est en elle-même une performance technique innovante : la perte puis la récupération des billets de banque alors que le héros balaie l’entrée du cinéma, les tours de passe-passe pour retrouver une montre volée, la course effrénée d’une moto lancée à toute vitesse alors que le personnage est seul, juché sur le guidon ; ou quand notre projectionniste s’immisce directement dans le film lors d’une projection.
La physionomie totalement impassible de Buster Keaton, qui ne fait passer ses sentiments que par le regard, n’empêche pas son personnage d’être pugnace et de mener ses projets jusqu’au bout, quels qu’en soient les risques. Les acrobaties qu’il exécute, presque sans s’en rendre compte, sont d’autant plus impressionnantes quand on sait qu’elles ont toutes été effectuées par lui-même et quasiment sans trucages.
Ce film des débuts encore muet du septième art n’en est pas moins déjà un hommage à celui-ci avec un scénario qui à n’en pas douter a dû inspirer Woody Allen quand il a écrit, plus de soixante ans plus tard, La rose pourpre du Caire (Purple Rose of Cairo 1985).
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