La croisière du Navigator - Buster Keaton , Donald Crisp - critique

Critique : Ce long métrage, l’un des plus célèbres du comique qui ne rit jamais, est un petit modèle d’absurde et de non-sens.
Par une suite invraisemblable de circonstances, Rollo va se retrouver seul dans un gros navire avec la femme qui vient de l’éconduire. En effet, tout le monde a disparu, équipage comme passagers.

Outre qu’ils ne savent pas se diriger sur mer, ces deux-là, riches héritiers, l’un comme l’autre, ne savent rien faire, pas même se préparer un petit-déjeuner. Le récit, donne le rythme, ne faiblit pas une seconde, va consister en un enchaînement incessant de gags visuels inventifs et drôles : la difficile ouverture d’une boîte de conserve, la préparation du café... à l’eau de mer, le combat d’escrime avec un espadon, les incroyables courses-poursuites avec d’improbables cannibales, ou encore la nuit sur le pont sous l’orage...

Le couple formé par Buster Keaton et Kathryn McGuire multiplie les acrobaties qui deviennent ici de véritables chorégraphies d’une précision millimétrée.

Le film, l’un des sommets du burlesque muet, est certes coréalisé, et l’on ne sait plus aujourd’hui qui a fait quoi. Mais il porte indéniablement l’empreinte inimitable du grand Buster Keaton.