Le 3 février 2010
- Voir le dossier : Sherlock Holmes
Un retour triomphal pas si élémentaire que cela...
Un retour triomphal pas si élémentaire que cela...
Sherlock Holmes, le héros créé par Arthur Conan Doyle, à la fin du 19e siècle, n’avait pas suscité un tel engouement depuis des décennies ! Désormais vedette d’un blockbuster de Guy Ritchie, fort de recettes à 200 millions de dollars aux USA, le détective victorien le plus célèbre au monde, connaît sa première victoire au 21e siècle. Le pari de dépoussiérer le mythe n’était pas gagné, les spectateurs associant le pire ennemi du professeur Moriarty depuis plusieurs décennies au tweed vieillot et à des twists narratifs largement dépassés par les récits contemporains tarabiscotés (c’est sûr que Sherlock dans les années 90, face à Usual Suspects ou Basic Instinct, c’était pas gagné !)
Pourtant, quelques coups de caméra énervés, des effets spéciaux numériques omniprésents et le charisme de Jude Law en Watson et surtout l’humour de Robert Downey Jr. en Holmes, ont redoré le blason des détectives stories, jadis publiées dans le journal britannique The Strand. Au milieu des extra-terrestres bleus, des robots transformistes et autres créatures futuristes dont nous abreuve régulièrement Hollywood, le mythe du passé aussi glorieux que lugubre d’une Angleterre en pleine révolution industrielle s’est lové dans le cœur des spectateurs, qui, inconsciemment, voit également là une bonne occasion d’étendre sans trop d’effort leur culture générale sur un pan de la littérature, mais également de l’histoire politico-économique de la première puissance mondiale du 19e siècle. Le divertissement heurtera sûrement les puristes du whodunits, mais toute la magie noire et la fascination pour l’occulte du médecin écrivain Arthur Conan Doyle se retrouve gracieusement exploitées dans un emballage revu et corrigé au rythme de nos productions. Nul doute que les jeunes Français y trouveront aussi leur part de plaisir après le carton américain et européen.
Pour tous ceux qui voudront pousser l’immersion un peu plus loin, deux bonnes nouvelles accompagnent la sortie nationale de Sherlock Holmes de Guy Ritchie. Tout d’abord la ressortie événement de La vie privée de Sherlock Holmes, un classique britannique savoureux signé par Billy Wilder, alors exilé en Grande-Bretagne, pourtant en fin de carrière (1970). Cocaïne, allusion à la sexualité débauchée du gentleman détective... Cette ressortie moins consensuelle proposée par Carlotta et diffusée en exclusivité sur Paris au cinéma le Champo, n’a vraiment rien à voir avec les classiques des années 40 mettant en scène le comédien Basil Rathbone. D’ailleurs, il s’agit de l’excellente seconde nouvelle, dans sa politique de remasterisation des classiques libres de droit, Wild Side proposera dès le 3 mars, dans sa collection Vintage Classics, quatre titres de la franchise Holmes de Roy William Neill avec Basil Rathbone : La Clef (Dressed to Kill, 1946)
Le train de la mort (Sherlock Holmes : Terror by night, 1946), l’excellent La femme en vert (Sherlock Holmes : Woman in green, 1945) et Sherlock Holmes et l’arme secrète (Sherlock Holmes and the Secret Weapon, 1943). Certains crieront à l’opportunisme, nous on préfèrera célébrer le retour d’un mythe qui, il faut le dire, nous manquait vraiment.
Galerie photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.