Il n’en fait qu’à sa tête !
Le 5 février 2012
Un peu trop caricatural pour être complètement déjanté.
- Réalisateur : Spike Lee
- Acteurs : Monica Bellucci, Anthony Mackie, Kerry Washington, Ellen Barkin
- Genre : Comédie
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
- Durée : 2h18mn
- Date de sortie : 17 novembre 2004
Un peu trop caricatural pour être complètement déjanté.
L’argument : Licencié pour avoir dénoncé les pratiques de corruption au sein de son entreprise de biotechnologie, Jack Armstrong a désormais de gros soucis financiers. Ne trouvant pas de travail, il accepte à contre-cœur et contre une grosse somme d’argent de devenir le père biologique de l’enfant de Fatima, son ancienne petite amie devenue lesbienne. Une chance de gagner de l’argent facilement qui tourne rapidement au commerce de paternité lorsque des dizaines de lesbiennes en mal d’enfant viennent solliciter ses services.
Notre avis : Si Spike Lee est sans conteste un cinéaste talentueux, ses films sont quant à eux malheureusement très inégaux. Après sa remarquable 25e heure, on espérait que Spike Lee avait enfin amorcé le virage de la maturité. Quelle déception ! Si le réalisateur de Malcolm X a toujours la rage, son combat ressemble cette fois-ci plus à un pot-pourri qu’à une véritable prise de position : des scandales financiers aux abus de pouvoir (avec en prime un message anti-Bush on ne peut plus clair) en passant par le droit des couples homosexuels à avoir des enfants, She hate me esquive tous les genres.
Malgré de bonnes idées (un Noir sorti de Harvard qui met enceinte une horde de lesbiennes hystériques, il fallait oser !) et de louables intentions, She hate me a malheureusement des mauvais airs de série B : trop caricatural pour être totalement déjanté, le délire de Spike Lee ne fonctionne pas. Trop long (2h18) et répétitif (les scènes de sexe avec les lesbiennes deviennent vite lassantes et les séquences animées de fécondation où les spermatozoïdes ont la tête du héros sont assez navrantes), on a le désagréable sentiment que Spike Lee ne sait pas trop comment terminer son film.
Heureusement tout de même qu’au milieu de cette pagaille surnagent de petits moments de bonheur grâce à de formidables rôles secondaires servis par des acteurs en pleine forme : Jim Brown, Ossie Davis, Woody Harrelson, Jamel (qui fait son show chez les Américains) mais surtout John Turturro en Don Angelo Bonasera, un mafioso qui nous fait une hilarante parodie du Parrain. Entre les brochettes de bombes sexuelles (les lesbiennes ne sont pas toutes des camionneuses !) et l’homme objet dévoré tout cru, (she ate me ?), le dernier opus de Spike Lee n’est pas vraiment désagréable à regarder. Le réalisateur nous avait pourtant habitué à mieux. Joker !
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
littlepuffy 22 novembre 2004
She hate me - la critique
Je ne suis pas lesbienne et je me demande ce que la communauté lesbienne pense du dernier Spike Lee. En tant que femme, tout simplement, je suis déçue de ce dernier opus de ce cinéaste dont j’avais jusqu’alors apprécié le travail. Qu’a-t il voulu démontrer si ce n’est que les femmes ne peuvent se passer des hommes. A aucun moment l’homme n’apparaît comme un objet sexuel (argument du film) et la fin fait la part belle au héro qui assouvit le fantasme de nombreux hommes en partageant sa vie avec 2 femmes. La scène du baiser à trois est simplement écoeurante car elle sous entend que toutes les lesbiennes sont un peu hétéros et que les hommes finissent toujours par l’emporter. Si Spike Lee comptait faire avancer le débat sur l’homoparentalité, non seulement c’est un échec, mais on peut même parler avec ce film de régression.
Enfin, autre déception, Lee ne nous épargne aucun cliché : l’asiatique cheche le chi, l’italienne mord la croix en accouchant et les italiens sont des mafieux.
En bref, et c’est sans conteste ma fibre féministe qui parle : ce film est un ratage total et surtout une oeuvre machiste à tous points de vue.
22 novembre 2004
She hate me - la critique
Tout à fait d’accord.
Spike Lee a peut-être fait beaucoup pour la cause noire au cinéma, mais en ce qui concerne les autres minorités, apparemment, il n’est pas aussi perspicace... Se faire une lesbienne.. le fantasme du mâle frustré qu’une catégorie de femmes puissent lui échapper... quel machisme bêtasse, quel cliché ! Et Spike Lee saute dedans à pieds joints. Inutile de dire que sa crédibilité en prends un sérieux coup.