Sharknado - la critique du film + le test blu-ray

Un nanar élaboré autour d’une tornade de requins qui assume bien mal le côté fun qu’il semblait ouvertement promettre...

L’argument : Un ouragan s’abat sur Los Angeles. Des trombes d’eau s’élèvent pour retomber et détruire la ville. Mais ce n’est pas le seul danger, des milliers de requins arrachés à leur élément envahissent et terrorisent la population.

Notre avis : Voici donc l’un des derniers nanars en date des studios Asylum, bastion retranché où l’on se permet de singer les superproductions hollywoodiennes pour les transformer en de médiocres DTV opportunistes. Il suffit de modifier légèrement leurs titres (mais pas trop car il faut que ça reste vendeur...) pour des budgets qui ne dépassent pas un kopeck ! On appelle ça les "mockbuster" ! Chez Asylum, Pacific Rim devient Atlantic Rim, Battleship se transforme en American Warships, 2012 en 2012 Supernova et les Transformers en Transmorphers. Parfois ils vont même jusqu’à embaucher des scénaristes pour accoucher d’histoires originales. Sharknado en fait partie. Un jour un mec s’est levé, il a repensé à Twister et un tout petit peu aux Dents de la mer (mais probablement beaucoup, beaucoup à Mega Shark vs Giant Octopus) avant d’être transpercé par un éclair de génie (sous l’emprise de stupéfiants ou autres substances illicites, Dieu seul le sait...). On va réaliser un film catastrophe avec une tornade de requins qui s’abat sur Los Angeles ! Qu’il s’écrie tout fier. Il propose donc son idée de script à Asylum (normal !) et les producteurs disent banco ! (rien de plus normal là aussi).

1M$ de budget, quelques dizaines de jours de tournage plus tard sous la direction Anthony C. Ferrante en compagnie de quelques has been sympas comme Steve Sanders de Beverly Hills 90210 (Ian Ziering), la bimbo blonde du premier American Pie (Tara Reid), le père de Macaulay Culkin dans Maman j’ai raté l’avion (John Heard) et le tour est joué ! Sauf que là le budget est presque épuisé et qu’il reste encore à insérer des méchants requins à toutes ces scènes piteusement tournées. Qu’à cela ne tienne, les ordinateurs tournent encore quelques jours à plein régime histoire de livrer des incrustations en CGI bien dégueulasses, c’est une fois de plus dans la poche. Les gens vont être contents, le concept est délirant, y’a des punchlines débiles, un vrai buzz autour, ça promet du fun. Mais oups on dirait qu’ils se sont plantés et qu’à deux-trois exceptions près le film est à la limite de se prendre au sérieux...Vous l’aurez compris, Sharknado est un hameçon discount estampillé "nanar cool" qui ment un peu sur la marchandise, du coup pas sûr que beaucoup de monde ait envie d’y mordre...

LE TEST BLU-RAY :
Le Blu-ray de Sharknado rassure techniquement. Il est même sympathique de voir y figurer quelques bonus.

Les suppléments :

Même si les bonus ne ratissent pas large, un making-of express de dix petites minutes qui n’a finalement pas le temps d’approfondir grand chose, une bande-annonce et un bêtisier superflu (5 minutes), c’est quand même fort louable de la part de l’éditeur pour une petite production comme celle-ci.

L’image :

Les textures des décors sont plutôt fines et agréables à l’œil. Cela se gâte un peu à l’apparition des plans avec incrustations numériques grossières des requins qui manquent de précisions. Un léger trouble et des approximations qui déparent légèrement une copie plus que correcte dans son ensemble.

Le son :

La VO anglaise DTS-HD 5.1 fait son boulot sans broncher. Elle manque parfois un peu de punch dans les graves et pourrait imposer une meilleure dynamique générale. Les dialogues sonnent impeccablement, aucun souci de ce côté. La VF, elle aussi en DTS-HD 5.1 exagère un peu plus le côté nanar du film, elle procure ni plus ni moins que les mêmes qualités et défauts de son homologue anglaise.