Sans mobile apparent - Philippe Labro - critique

Critique : Ce deuxième long métrage de Philippe Labro, l’un de ses plus grands succès publics, est bien représentatif d’un certes cinéma policier français de l’époque : l’adaptation et la transposition sur le sol français d’un roman américain : en l’occurrence Dix plus un d’Ed McBain, les affaires douteuses en politique, notamment dans le domaine de l’immobilier, et une distribution trois étoiles.

L’inspecteur Carella est un solitaire dont on ne saura pas grand-chose, si ce n’est qu’aujourd’hui en poste à Nice, il semble désabusé et enclin à quelques tocs, notamment en se lavant les mains plusieurs fois par jour. Lui et son équipe vont être mis sous pression dès le deuxième meurtre par le pouvoir politique, en l’occurrence par le sous-préfet (André Falcon) : les morts sont issus de la bonne société niçoise et la peur s’installe dans la cité. Au quatrième meurtre, Carella, touché personnellement, va faire le lien entre les victimes en trouvant dans le passé le mobile commun à toutes ces morts violentes.

Ce film policier, désormais un peu désuet, un peu trop à l’américaine, qui se suit néanmoins sans déplaisir, est aussi l’occasion de voir défiler une belle brochette de comédiens de l’époque. Parmi eux, on y trouve le chanteur Sacha Distel, en présentateur de télévision, dans l’une de ses rares prestations cinématographiques.

Philippe Labro, qui a plus d’une corde à son arc (homme de radio, patron de presse, écrivain...) poursuivra sa relativement courte carrière de cinéaste jusqu’en 1984, où il dirigera des acteurs prestigieux tels Jean-Paul Belmondo, Yves Montand, Claude Brasseur et Gérard Depardieu.