Chiens perdus sans collier
Le 19 novembre 2017
Nul doute que ce premier film sincère et respectable propose une réflexion louable sur l’art aborigène mais l’ensemble se perd dans les conventions du film de festival.
- Réalisateur : Warwick Thornton
- Acteurs : Rowan McNamara, Marissa Gibson
- Genre : Drame
- Nationalité : Australien
- Durée : 1h41mn
- Box-office : 11.298 France /8.728 entrées Paris-provinve
- Titre original : Samson and Delilah
- Date de sortie : 25 novembre 2009
- Festival : Festival de Cannes 2019
Résumé : {Samson} et Delilah vivent dans une communauté aborigène isolée dans le désert du centre de l’Australie. La vie là-bas est un éternel recommencement : les jours passent, rien ne change jamais et personne ne semble s’en soucier. Quand le malheur s’abat sur eux, ils décident de s’enfuir. Commence alors un véritable périple pour réussir à survivre. Les deux adolescents découvrent que la vie hors de la communauté peut être cruelle. Affamés, rejetés, Samson et Delilah tombent pourtant amoureux l’un de l’autre. C’est tout ce qu’ils ont, leur seule réalité. Perdus, seuls et indésirables, ils découvrent que la vie n’est pas toujours juste mais que l’amour lui ne porte jamais de jugement.
Critique : Samson et Delilah cerne deux adolescents aborigènes qui seront rejetés par une communauté elle-même perdue au sein du désert de l’Australie centrale. Le jeune homme se réveillait chaque matin au son de la musique pop tout en inhalant de l’essence pour combler la monotonie quotidienne ; la jeune fille s’occupait de sa grand-mère souffrante jusqu’à sa mort. Expulsés du village, ils se rendent dans une agglomération urbaine. C’est alors le début du repli sur soi, de la mendicité et de la désaffiliation menant à la déchéance... Loin de la métaphore biblique à laquelle le titre pouvait laisser songer, le récit fait de Delilah l’archétype du rôle assuré par ses pairs dans la société aborigène : le soutien aux proches ; après la grand-mère malade, ce sera au tour de Samson miné par l’alcool, la solitude et le désespoir. Elle-même tabassée, violée et rejetée, Delilah témoigne d’une force morale exemplaire, n’hésitant pas à assumer a fonction masculine de chasse au kangourou quand elle seule sera en état de le faire.
- Copyright Why Not Productions
Nul doute que ce premier film sincère et respectable propose une réflexion louable sur l’art aborigène et son exploitation lucrative par des galeristes bobos (les œuvres picturales produites par la grand-mère se revendent à prix d’or sur le marché de l’art, quand Delilah peine à proposer ses dessins sur les terrasses des cafés...). On admettra aussi que Warwick Thornton sait filmer l’ennui, le vide de l’existence, et l’incommunicabilité, ignorant le hors-champ, et ce près d’un demi-siècle après L’Avventura. Mais suite à maints films sur l’adolescence flouée, et les éclatantes réussites de Los Olvidados, Rosetta ou Sweet Sixteen, qu’apporte de plus cette œuvre consensuelle, révélatrice d’un certain « cinéma de festival » ? On eut aimé voir primer au Certain Regard 2009 un premier long métrage plus personnel et défiant les canons de l’esthétiquement et politiquement correct.
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Norman06 7 novembre 2009
Samson et Delilah - Warwick Thornton - critique
Nul doute que ce premier film sincère et respectable propose une réflexion louable sur l’art aborigène et son exploitation lucrative par des galeristes bobos. On admettra aussi que Warwick Thornton sait filmer l’ennui, le vide de l’existence, et l’incommunicabilité, ignorant le hors champ. Mais suite à maints films sur l’adolescence flouée, qu’apporte de plus cette œuvre consensuelle, révélatrice d’un certain « cinéma de festival » ? On eut aimé voir primer un premier long métrage plus personnel et défiant les canons de l’esthétiquement et politiquement correct.
’Boo’Radley 23 décembre 2009
Samson et Delilah - Warwick Thornton - critique
Voilà le drame de deux jeunes aborigènes, misérables, qui s’aiment d’amour vrai. Leurs lentes tribulations sont rendues bouleversantes par la vérité ethnique, le jeu "plus vrai que nature" des comédiens non professionnels, le style épuré de la mise en scène. Avec Warwick Thornton, justement récompensé à Cannes par une caméra d’or, nous descendons des marches royales de l’abstraction pour entrer dans la vie.