Samély et Morinière un duo fantastique !

Alors première question : comment vous vous êtes rencontrés pour ce projet ?

Morinière  : Eh bien je tiens un blog que Samély a visité et elle a vu ce que je faisais. Elle travaillait sur un roman, et je lui ai fait la couverture. On a échangé ça a accroché, et de fil en aiguille on en est arrivé à faire une BD ensemble. C’était un milieu qui l’attirait beaucoup...

Samély  : Je n’avais jamais pensé à faire de la BD. J’aimais écrire et j’avais écrit des scénarios de jeux de rôle, mais je ne pensais pas pouvoir écrire de la BD. C’est vraiment venu de la proposition malhonnête d’Aurélien !

Comment définiriez-vous Aethernam ? C’est un polar fantastique ?

Samély  : A la première lecture oui c’est un polar fantastique. Mais si on fouille un peu, si cherche les symboles c’est une reflexion sur le sens de la vie. C’est un voyage initiatique. Un lecteur qui se poserait des questions sur sa vie y trouverait peut être de la matière pour voir des choses positives

Aurélien : Comment as tu appréhendé ton travail sur les deux mondes ?

Morinière  : Je pensais au contraste, il fallait mettre en valeur le monde fantastique. Différencier ça se fait vraiment à la couleur. Il y a un traitement réaliste sur le Paris actuel et à côté j’ai pu partir dans des délires graphiques dans les ethers avec des couleursr très contrastées. Chacnu ayant une matière qui lui est propre à chaque fois j’ai une dominante colorée très différente.

Samély : Le fantastique c’est vraiment aussi ton univers ou tu y es venue pour cette BD ?

Samély  : Non c’est vraiment mon univers. Je suis très interessé par les mythoologies et le symbolisme On s’est retrouvé la dessus avec Aurélien
Morinière : Oui on a des références communes. En fait on est partis du film Kabal qu’on connait par coeur qui ressemble à un polar mais qui met en avant des monstres qui sont des exilés. Dess monstres fragiles.

Et maintenant vous avez d’autres projets ensemble ? Ca a bien fontionné Aethernam ?

Morinière  : Oui il y a eu un succès critique en tout cas. En librairie j’avoue que je ne sais pas exactement mais je crois aussi que c’est pas mal. En tout cas on a un projet de BD jeunesse ensemble. Ce ne sera pas du détournement de conte comme avec Tarek mais plutôt un peu fantastique et aussi un projet d’adaptation littéraire.
Samély : Et oui finalement je n’ai pas fini mon roman ! J’ai pu expérimenter l’écriture en duo avec un dessinateur qui réinterprète ce que j’écris et c’est différent et bien plus motivant que l’écriture solitaire.

Justement : comment s’est passée la collaboration ?

Samély  : En totale collaboration : dès le début on voulait que ça se fasse à deux. Donc chaque développement du scénar on discutait ensemble. Aurélien avait des envies aussi alors on avançait comme ça

Morinière  : Oui et à chaque idée écrite on faisait un dessin, et Samély rebondissait dessus. Ca transformait l’univers, c’était très mouvant. On a mis du temps à commencer l’écriture à proprement parler de l’histoire parce qu’en amont on a développé l’univers par à coups comme ça.

Oui d’ailleurs à la fin du tome 1 il y a le cahier de recherches qui montre un peu ça. C’était une volonté de montrer ce processus créatif ?
Morinière  : Oui on avait vraiment envie de mettre en valeur l’échange entre scénariste et dessinateur. En général en BD, un carnet de croquis ou de recherches met en avant le travail du desinateur. Mais il y avait une richesse dans notre collaboration que je voulais mettre en avant. On a repris les textes de nos mails et messageries instantanées qu’on a inclus pour ce carnet.

Et sinon question rituelle pour ce festival d’Angoulême : quel a été votre BD préférée en 2011 ?

Morinière  : J’ai bien aimé Omni-Visibilis ! C’est ma découverte en 2011 ! C’est vraiment drôle et étonnant.
Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Samély  : Moi j’ai un mot pour les lecteurs d’Aethenam ! Les lecteurs que j’ai rencontrés sont des gens qui aiment fouiller et qui n’ont pas peur. Ils ne veulent pas qu’on leur livre quelque chose de tout prêt. Ils m’ont fait beaucoup de remarques et j’ai adoré alors continuez à m’en faire !

Cette rencontre a été des plus agréables et nous avons pu sentir la complicité entre Samély et Morinière ! Il paraîtrait même que ce dernier est jaloux de sa scénariste qui a la chance de rêver ses scénarios et peut donc travailler 24/24 (Samély étant manager dans la formation la journée, elle s’adonne à l’écriture le reste du temps). Nous ne pouvons maintenant plus que vous conseiller de lire Aethernam et de guetter les dates des dédicaces pour rencontrer ce duo sympathique !