Royal Bonbon

L’argument : En Haïti, un vagabond un peu illuminé, fait des rêves aussi délirants qu’absurdes. Il se prend pour le roi Christophe, ancien esclave ayant participé à la libération de l’île en 1804. L’homme s’installe dans les ruines du château Sans-Souci, en compagnie d’un jeune garçon qu’il prend sous sa protection...

Coup d’œil : Royal Bonbon est une coproduction Canada-France. C’est l’ambassade du Canada en Haïti qui a organisé la première du film, sur l’île, en février dernier, à Port-au-Prince et Cap-Haïtien. Le film a par ailleurs fait l’ouverture du 19e Festival du film africain et créole, qui s’est tenu à Montréal du 25 avril au 3 mai, en présence notamment de Dany Laferrière, lui même d’origine haïtienne. Royal Bonbon a déjà été couronné en 2002 par le Prix Jean Vigo.
Royal Bonbon trouve son origine dans l’histoire même de l’île, et une des plus glorieuses, puisqu’il s’agit de celle de son indépendance. L’indépendance haïtienne fut le fait de trois hommes : Toussaint Louverture, l’instigateur, le théoricien, Dessalines et Christophe. Attaché à la défense du Cap-Français (actuellement Cap-Haïtien), Christophe se soumet à l’armée française, avant de reprendre l’insurrection qui aboutira à l’indépendance de l’île, le 19 novembre 1803. Le nouvel état haïtien est alors dirigé par Dessalines. Christophe est général en chef de l’armée lorsqu’il participe au complot qui aboutira à l’assassinat de Dessalines. Il devient président d’Haïti, avant de se proclamer roi en 1811. Despote, il mit pourtant en place une infrastructure sanitaire et éducative exemplaire, et tenta de développer l’agriculture et l’industrie. Mais il est surtout célèbre pour son autoritarisme et sa mégalomanie, qui le porta à se faire bâtir le Château de Sans-Souci et y entretenir une cour de pacotille totalement surréaliste. Il met fin à ses jours en 1820 mais laisse une légende tenace et des vestiges historiques qui font encore aujourd’hui la fierté des Haïtiens.