Le 14 décembre 2016
Pétard mouillé ou commande transcendée par un amoureux transi de la saga ? La réponse ci-dessous.
- Réalisateur : Gareth Edwards
- Acteurs : Forest Whitaker, Diego Luna, Mads Mikkelsen, Donnie Yen, Ben Mendelsohn, Felicity Jones
- Genre : Science-fiction, Aventures, Fantastique
- Nationalité : Américain
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Durée : 2h14mn
- Date télé : 26 décembre 2021 21:05
- Chaîne : TF1
- Titre original : Rogue One: A Star Wars Story
- Date de sortie : 14 décembre 2016
Résumé : Situé entre les épisodes III et IV de la saga "Star Wars", le film nous entraîne aux côtés d’individus ordinaires qui, pour rester fidèles à leurs valeurs, vont tenter l’impossible au péril de leur vie. Ils n’avaient pas prévu de devenir des héros, mais dans une époque de plus en plus sombre, ils vont devoir dérober les plans de l’Étoile de la Mort, l’arme de destruction ultime de l’Empire.
Critique : Le moins que l’on puisse dire à propos de Gareth Edwards, c’est qu’il est capable d’alterner le pire et le meilleur au sein du même film (les fulgurances visuelles d’un Godzilla gavé d’invraisemblances et de naïveté). Autant dire que l’on a frissonné lorsqu’on a su qu’il succéderait à J.J. Abrams, même si pour rappel, son épisode n’est pas une suite directe du Réveil de la Force.
- © Lucasfilm Ltd.
Comme toujours avec le réalisateur de Monsters, le sentiment d’un film inabouti demeure. Bricoleur, touche-à-tout ayant filmé, éclairé et truqué ses premiers films, Edwards est de ces créateurs bien plus à l’aise dans la technique que la direction d’acteurs. Rogue One ne démérite pas au niveau de son casting (quel bonheur de retrouver Donnie Yen dans un emploi à la Blade 2 !), mais il souffre d’un manque cruel d’autorité envers les interprètes. Retrouver Forest Whitaker, cabot au possible dans un ersatz de son personnage Ker du nanar intergalactique Battlefield Earth, fait forcément sourire. Même l’excellent Ben Bloodline Mendelsohn semble sous-exploité.
- © Lucasfilm Ltd.
La structure du film est, quant à elle, complexée par sa nature même. Railler sur la connaissance du dessein reviendrait en définitive à évoquer les conversations de comptoir sur le final du Titanic. Cependant, force est de constater que le climax de Rogue One cabotine dans sa construction dramatique, parfois longue ou artificielle.
- © Lucasfilm Ltd.
Mais si la première partie est entachée de maladresses (Gareth Edwards promettait un film de guerre ; et c’est effectivement ce qu’il est... jusqu’en étant, parfois, à l’orée du pro-militarisme !), il faut reconnaître au cinéaste une capacité à tenir ses engagements. Formellement, la réalisation est largement à la hauteur. Dans sa note d’intention, le Britannique assurait filmer le combat comme un documentaire. À l’écran, le rendu est formidable ! Certaines séquences viennent même tutoyer la triste actualité de notre monde : l’échauffourée en pleine ville, "sur le point d’imploser", trouverait sa place dans les flashs d’information auxquels on assiste médusés quotidiennement. Mais là où la réalisation culmine, c’est bel et bien dans son final.
- © Lucasfilm Ltd.
- © Lucasfilm Ltd.
Non content de livrer l’un des meilleurs (si ce n’est le meilleur) combats spatiaux de la saga, le jeune polymathe ponctue ce segment d’une audace qu’on ne pensait plus trouver dans une commande aussi verrouillée. Le morceau de bravoure ultime, au-delà de sa réjouissante générosité, fait se côtoyer l’espoir (thème prégnant du mythe), et le funeste, dans un moment réellement touchant. La scène éclipserait presque les égarements d’un épisode, certes imparfait, mais largement plus attachant que les épisodes 1, 2 et 3 réunis !
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birulune 12 décembre 2017
Rogue One : A Star Wars Story - la critique du film
On peut le dire:le Réveil de La Force est un copier-coller des vieux SW et Rogue One est, lui, au moins, un vrai film. La structure narrative emprunte aux anciens volets de la saga,évidemment,( un message, des tensions chez l’ennemi, une traque puis une quête) mais on sent qqch de nouveau, contrairement à l’opus de JJ foncièrement noyé dans le mythe SW et sa nostalgie.
C’est super de revoir des gueules connus des anciens films et surtout on assiste à un phénomène nouveau:l’alter-ego de Gerso,le gradé a cape blanche et dents longues, est un personnage négatif mais nuancé, presque touchant dans sa soif de reconnaissance, et pire encore, le mini-Harrison Ford de service est un agent du renseignement totalement dévoué à la cause mais c’est surtout un soldat torturé par les morts innocents semés pendant ses missions, quant à Jynn Gerso, le conflit paternel en personne, ne décolère quasiment pas de tout le film.
Comme dans Monsters, film incroyable mais incompris (fin ouverte,sans vrai message politique logique) les personnages principaux se débattent avec les évènements, au point où l’on doute parfois de la sincérité de leur engouement pour les pires situations :
faut le chercher un peu ou être carrément inconscient pour se retrouver toujours dans de tels sales draps ( perdre les billets dans Monsters:il le veut son road movie dans la pampa infestée d’aliens afin de rester avec la blonde / l’opération Rogue One elle même, la mission:ils veulent tous la rédemption, on se croirait dans un film de Anderson)