Le 14 juin 2020
La première comédie post-Ch’tis de Dany Boon est un nanar de haute compétition. Les seules frontières qu’on franchit sont celles du ridicule.
- Réalisateur : Dany Boon
- Acteurs : Benoît Poelvoorde, Olivier Gourmet, Karin Viard, Bruno Lochet, Zinedine Soualem, Dany Boon, Bruno Moynot, François Damiens, Bouli Lanners, Julie Bernard, Jérôme Commandeur
- Genre : Comédie, Nanar
- Nationalité : Français, Belge
- Distributeur : Pathé Distribution
- Durée : 1h48mn
- Date télé : 24 novembre 2024 21:10
- Chaîne : TF1
- Date de sortie : 2 février 2011
Résumé : 1er janvier 1993. La CEE devient l’UE. Deux douaniers, l’un belge, l’autre français, apprennent la disparition prochaine de leur poste frontière situé dans la commune de Courquain France et Koorkin Belgique. Francophobe de père en fils et douanier belge trop zélé, Ruben Vandevoorde (Benoît Poelvoorde) se voit contraint et forcé d’inaugurer la première brigade volante mixte franco-belge. Son collègue français, Mathias Ducatel (Dany Boon), considéré par Ruben comme son ennemi de toujours, est secrètement amoureux de sa soeur. Il surprend tout le monde en acceptant de devenir le coéquipier de Vandevoorde et sillonner avec lui les routes de campagnes frontalières à bord d’une 4L d’interception des douanes internationales.
Critique : Comment rebondir après le succès gigantesque des Ch’tis ? Pour son troisième film, Dany Boon choisit la configuration d’un nouveau binôme, cette fois avec Benoît Poelvoorde. Dès le cri initial lancé par Ruben Vandevoorde à la Terre entière et même au-delà - il vient d’apprendre la nouvelle de l’Acte unique - comment dire ? On a plutôt peur. Et l’on a raison : l’acteur joue un nationaliste francophobe dont il choisit de décupler la rancune à grand renfort de cris, priant Dieu que son pays natal reste indépendant, vivant dans l’obsession paranoïaque des Français (ça le réveille la nuit), répondant de manière agressive aux automobilistes, qui viennent du pays "camembert". Parfois, il n’hésite pas à les appréhender en faisant usage de la force. On oubliera la séquence de fouille d’un de ces Gaulois, punis pour être du camp d’en face : exhibé en slip à la douane, soumis au détecteur, il est l’objet d’une séquence dont la lourdeur réfère aux pires comédies franchouillardes des années 70 et 80, celles de Philippe Clair ou Max Pécas. Hélas, s’il fallait aussi oublier les autres scènes, on finirait amnésiques.
De son côté, Dany Boon est Mathias Ducatel, l’équivalent français de Ruben, une redite administrative de son personnage du long métrage précédent, c’est-à-dire vaguement naïf, toujours débonnaire. La construction vaudevillesque repose sur l’attirance de Ducatel pour la sœur de Ruben, avec qui il a une relation clandestine. Mais la belle ne veut pas fuir la Belgique et encore moins sa famille, en dépit de la déclaration à genoux de son amant, au restaurant. Au départ, la cohabitation avec son collègue du pays d’en face est évidemment difficile : Boon en profite pour en remettre une couche sur les accents, recette de son succès stratosphérique de 2008.
Et ensuite ? Le film procède par associations d’idées courtes : qui dit douane, dit fraude. Il y aura donc un trafic de drogue, avec un idiot Tiburce, joué par Bruno Lochet, et un trafiquant très irascible (Laurent Gamelon). Et puis ? Une scène de ménage avec une alliance jetée, une confession de Ruben à l’église, pour avouer la jouissance de sa haine anti-française (pas drôle), et enfin une collaboration professionnelle entre les deux protagonistes qui n’engendre aucun gag réussi. Ajoutez à cela une bonne dose de sentimentalisme, la Dany Boon touch.
Bref, Rien à déclarer et surtout rien à voir, vous pouvez circuler.
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petipatapon 7 février 2011
Rien à déclarer - Dany Boon - critique
Quand je lis cette critique, je crois voir le même beaufisme (dont on a gentiment qualifié le précédent "carton"esque volet de Boon) que l’on rebaptise ici racisme. Donc rien à déclarer effectivement, et même si je n’ai pas vu le film, je sais, c’est pas bien.