Cinq femmes autour de Kenji
Le 2 octobre 2012
Programmé par la MCJP dans le cadre de Paysages du cinéma japonais, ce petit joyau kitsch, mélange de mélo musical et de film noir, allie stylisation élégante et esprit nouvel vague.
- Réalisateur : Buichi Saitô
- Acteurs : Akira Kobayashi, Yumi Takano, Ruriko Asaoka, Yōko Minamida, Saeko Nakahara, Peggy Hayama
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Mélodrame, Musical
- Nationalité : Japonais
- Durée : 1h18mn (DVD)
- Titre original : 南国土佐を後にして (nangoku tosa o ato ni shite)
- Plus d'informations : http://www.mcjp.fr/francais/cinema/...
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– Sortie au Japon : 2 août 1959
Programmé par la MCJP dans le cadre de Paysages du cinéma japonais, ce petit joyau kitsch, mélange de mélo musical et de film noir, allie stylisation élégante et esprit nouvel vague.
L’argument : Kenji Harada, grand joueur surnommé l’œil du dé, vient de purger une peine de prison et retourne dans son pays natal, Kôchi, autrefois appelé Tosa, où l’attendent sa mère Nobu et sa bien-aimée Harué.
La chanson de Peggy Hayama, Laissant derrière le pays du sud, Tosa, qu’il a entendue en prison, lui a rappelé son grand frère mort à la guerre dans un avion-suicide et l’a décidé à repartir à zéro.
La fiancée de son frère mort, Hamako, qui tient maintenant un restaurant à Tôkyô, aimait autrefois cette chanson et la chantait souvent.
Une fois rentré au pays, Kenji apprend que Harué est obligée de se marier avec le mafieux Kitamura pour payer une dette. Kenji promet à trouver l’argent nécessaire pour la libérer de cet engagement.
Un ami de la famille, père de la jeune Asako que Kenji a connue gamine, fait embaucher Kenji par le bureau des affaires littorales et maritimes. Mais à peine sa condamnation antérieure connue, Kenji perd ce travail.
Comprenant qu’il n’a aucune chance de reprendre pied dans sa ville natale Kenji part à Tôkyô. Hamako l’héberge et lui trouve un emploi.
Asako, amoureuse du jeune homme, vient loger elle aussi chez Hamako. Cherchant désespérément à s’attirer les faveurs de Kenji, elle lui fait perdre son poste.
Lorsqu’Harué arrive à son tour suivie par Kitamura et sa bande, Kenji ne voit pas d’autre issue que de reprendre ses anciennes activités.
- Nangoku tosa o ato ni shite (Buichi Saitô 1959)
Notre avis : Ce produit typique de la Nikkatsu, exercice de style bigarré en scope couleur, associe le mélo sentimental et musical avec un zeste de film noir et une bonne dose d’humour parodique.
Le héros, hanté par son passé et la chanson qui lui rappelle son frère mort, est forcément solitaire et tourmenté. Il est en même temps très entouré puisque cinq figures féminines influent sur son destin : sa mère, la chanteuse Peggy Hamaya en personne qui intervient à plusieurs reprises en guise de Dea ex machina, et les trois jeunes femmes qui se disputent son amour (la fiancée du frère, plus âgée, étant à la fois une instance maternelle de plus et une amoureuse secrète).
L’énergie dégagée par ce cocktail des plus toniques doit beaucoup aux actrices, toutes épatantes, qui sont vraiment les éléments moteurs du film. Mais le protagoniste a bien le charme taciturne et ténébreux requis par son emploi tandis que les seconds rôles rivalisent de réjouissante truculence.
- Nangoku tosa o ato ni shite (Buichi Saitô 1959) - Nikkatsu corporation
L’intrigue parfaitement improbable aligne les poncifs sans trop se soucier de vraisemblance, la forme, élégante et délibérément kitsch, primant de toute évidence sur le fond : couleurs pimpantes et signifiantes, angles intrigants, passage au noir et blanc dans les flashbacks, scènes de bagarres ostensiblement chorégraphiées, effets de surprise et coups de théâtres d’autant plus percutants qu’ils sont attendus.
La stylisation très poussée n’exclut pas un réalisme très nouvelle vague, de nombreuses scènes étant tournées en extérieur et revêtant un aspect presque documentaire : le retour du héros dans sa ville natale coïncide avec des festivités de rues traditionnelles qu’il traverse comme un corps étranger et la promenade silencieuse à trois (Kenji, Hamako et Harué) dans les rues désertes de Tôkyô au petit matin est un très beau moment en suspens qui débouche sur un final placé sous le sceau de la mélancolie propre aux chansons tristes.
- Nangoku tosa o ato ni shite (Buichi Saitô 1959)
- Nangoku tosa o ato ni shite (Buichi Saitô 1959)
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