Entre deux chaises
Le 25 avril 2024
Dernier cinéaste français qui s’est vu décerner la Palme d’Or, Laurent Cantet frappe très fort dès son premier film qui est une charge sans concession contre l’ultra-libéralisme.


- Réalisateur : Laurent Cantet
- Acteurs : Jalil Lespert, Jean-Claude Vallod, Chantal Barre
- Genre : Drame, Drame social
- Nationalité : Français
- Distributeur : Haut et Court
- Durée : 1h40mn
- Date de sortie : 15 janvier 2000

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Résumé : Frank, jeune étudiant dans une grande école de commerce, revient chez ses parents le temps d’un stage qu’il doit faire dans l’usine où son père est ouvrier depuis trente ans. Affecté au service des ressources humaines, il se croit de taille a bousculer le conservatisme de la direction qui a du mal à mener les négociations sur la réduction du temps de travail. Jusqu’au jour ou il découvre que son travail sert de paravent a un plan de restructuration prévoyant le licenciement de douze personnes, dont son père.
Critique : Tout ce qui fait la force d’Entre les murs se trouve déjà au centre de Ressources humaines, congrûment récompensé du César et du Prix Louis-Delluc du premier film : une réalisation voisine du documentaire et l’emploi de comédiens amateurs (dont certains sont des chômeurs) pour se rapprocher au maximum de la réalité qu’il dénonce. Ici, il est question des 35 heures.
Un jeune stagiaire, Frank (un magnifique Jalil Lespert, César de la meilleure révélation masculine de l’année), vient faire ses preuves dans l’usine où son paternel est ouvrier. Il est encore loin de se douter que le patron l’utilise pour parvenir à ses fins : licencier quelques-uns de ses employés dont le père de Frank... Pour fustiger ce fossé entre le patronat et la classe ouvrière, Cantet examine le virage brusque emprunté par ce novice du monde du travail. Quelque part entre la fougue d’un certain carriérisme et le respect du milieu social dont il est issu, Frank sera face à un choix cornélien des plus décisifs pour sa bonne conscience. Celui de Laurent Cantet est des plus clairs : à cette allure la dignité humaine disparaîtra au détriment du profit. Du grand cinéma social plein de réalisme et sans aucun manichéisme.