Le 8 avril 2003
- Acteur : Maria Bonnevie
Derrière l’héroïne au sang chaud du dernier film de Ole Bornedal se cache une jeune actrice scandinave au visage de lutin
Derrière l’héroïne au sang chaud du dernier film de Ole Bornedal Dina, se cache une jeune actrice scandinave au visage de lutin. Il existe pourtant, entre l’impétueuse Dina et la fragile Maria Bonnevie, une étrange connivence.
Endosser le rôle de Dina n’était pas une mince affaire.
Dina est très connue en Norvège et tout le monde a sa propre image d’elle, s’imagine à quoi elle ressemble. Certains disaient : "C’est elle qui va jouer Dina ? Elle ne convient pas du tout au rôle !" Cela m’a forcée à croire en moi. Je suis fière et reconnaissante d’être associée à elle maintenant. C’est ma plus belle expérience d’actrice.
C’est un personnage complexe, entre son côté ange de la mort et ses désirs sexuels insatiables. Qu’est-ce qui vous a séduite en elle ?
Je n’avais pas lu le livre avant qu’on me propose le rôle. Au début, j’ai été vraiment déconcertée par l’histoire et par le personnage. Je l’ai lu et relu et j’ai commencé à la comprendre et finalement à l’aimer. C’est très important de protéger son rôle. Je suis ensuite allée au casting. Ils m’ont rappelée en été pour me demander si je me sentais vraiment capable d’assumer le rôle de Dina. C’était une question bizarre, j’ai répondu oui. Certains hommes trouvent que Dina est une femme cruelle. Il l’accusent de violer les hommes qu’elle prétend aimer. Pour moi, elle prend simplement l’initiative, comme les hommes le font habituellement. Elle échappe à tous les clichés, en allant toujours à l’encontre de ce à quoi vous vous attendez. C’est vrai qu’elle n’est pas très sensible et compréhensive, mais elle suit ses instincts, ses premières émotions. Ce n’est pas une meurtrière, elle n’est pas cruelle. C’est une personne juste et bonne.
Dina semble totalement en fusion avec la nature.
Dina appartient incontestablement au Nord, où la nature domine et où elle est hostile, rude et mystérieuse. Quand je suis arrivée là-bas, je pense que j’ai vraiment changé. Vous connaissez le soleil de minuit ? Impossible d’aller se coucher. Vivre là-bas, si isolé, tient un peu de la survie. Dina est indissociable de cela.
De quelle façon avez-vous intégré dans la construction du personnage les références bibliques présentes dans le roman ?
J’ai travaillé avec le roman plus qu’avec le script, et j’ai écrit les passages de la Bible les uns après les autres dans un cahier. Je les lisais quasiment tous les jours pour m’en imprégner.
Comment Ole Bornedal vous a-t-il dirigée ?
Il m’a laissé beaucoup de liberté. Il ne luttait pas. Il n’avait pas le choix, de toute façon ! Quand j’ai commencé à tourner des films, j’avais 16 ans et je faisais toujours entièrement confiance au réalisateur. Je ne voyais pas le film dans sa globalité mais je focalisais sur mon rôle. Par contre, quand j’ai fait Dina, il était très important que toute la scène fonctionne, sinon je ne pouvais pas interpréter mon personnage de façon satisfaisante. Ma formation au théâtre m’a énormément aidée, car, sur scène, vous ne pouvez pas vous focaliser sur votre petit rôle, vous devez vous ouvrir à toute la scène et vous y intégrer.
Quelles sont, aujourd’hui, vos aspirations professionnelles ?
Je rêve de tourner avec Lars Von Trier, comme la plupart des actrices scandinaves. Quand j’ai commencé, je contactais des metteurs en scène et je pense que c’est important de continuer plus tard et d’aller vers les gens qui vous attirent au lieu de les attendre désespérément. Il faut espérer qu’ils vont vous rattraper !
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