Red Bull Music Academy : What Difference Does It Make ? - la critique du film

Patchwork d’influences sonores, le film mandaté par la Red Bull Music Academy s’accorde au rythme des temps modernes et de l’éclat pop des nouveaux standards publicitaires.

L’argument  : What Difference Does It Make ? a été créé pour célébrer les 15 ans du Red Bull Music Academy, évoquer l’atmosphère excitante et grisante de cet événement et surtout sa capacité à générer de nouvelles idées et de l’émulation musicale entre les artistes de divers genres et diverses générations.
Dans une nouvelle ville chaque année, 60 musiciens prometteurs du monde entier participent, dans des lieux créés spécifiquement pour l’événement ou directement en studio, à des ateliers avec des valeurs sures de la musique. La nuit, ils se produisent dans des lieux cultes et des salles de concert mythiques, des musiciens classiques, contemporains, novateurs avec les stars des scènes locales. Et c’est bien après la fin de ces événements que ces expériences musicales ont des répercussions sur les vies et les mentalités des participants.

Notre avis : Exploitant les codes émergents de la nouvelle comédie commerciale, le réalisateur Ralf Schmerberg met en scène l’édition new-yorkaise de la Red Bull Music Academy 2013. Le long-métrage de commande What difference does it make ? modèle en son sein différentes phases de la création musicale sous la forme d’expériences sensorielles. La mise en image d’émotions perceptibles, procédé cinématographique adopté par bon nombre de publicistes contemporains, atteint ici son paroxysme.

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Le cliquetis métallique de tiges de fer heurtant le béton, l’aboiement d’un chiot tenu en laisse, le grésillement de tranches de bacon frites par un marchand de rue... Le chant de la ville de New-York a des accents de crasse, d’essence et de lumière. Epiée par le prisme de la caméra, la grosse pomme fût l’an dernier le théâtre de la quinzième édition de la Red Bull Music Academy. L’évènement organisé par la célèbre firme de boissons énergisantes promeut la diversité d’univers sonores et se veut un complément aux ateliers de musiques et aux festivals du monde entier.
« Hey Mister Music, whatcha’ gonna do ? » interpelle Lee « Scratch » Perry. De gros plans en cadrages serrés, What difference does it make ? bat la mesure au rythme des ébauches des élèves de l’académie. Au détour d’un timbre de carillon ou d’un riff saturé, les vétérans de la scène sèment leurs conseils aux quatre vents et indiquent aux jeunes pousses la source où puiser leur sève.
Il n’est pas rare de croiser, à une table de mixage ou micro en main, de grands noms de la scène internationale. Pierres à l’édifice de l’institution musicale moderne, scénographes, producteurs, choristes et compositeurs livrent face caméra acquis et examens de consciences. On compte le précieux témoignage d’Egyptian Lover, Nile Rodger, Young Guru, Erykah Badu, Malcolm Cecil ou encore Giorgio Moroder...

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Si What difference does it make ? se drape du fallacieux prétexte qu’est l’Art pour faire la promotion d’une certaine vision sociétale, l’auteur a la décence de le faire avec candeur. La musique ne s’y révèle pas dans son plus simple appareil. Pour autant, les notes qu’égrènent nos cordes sensibles ne sont pas les plus discordantes, et il se révèle parfois agréable de se laisser happer par la clameur du Monde.