Illusion d’amour
Le 2 décembre 2003
Quand l’adultère plonge dans le fantastique...
- Réalisateur : Christoffer Boe
- Acteurs : Maria Bonnevie, Nicolaj Lie Kaas
- Genre : Drame
- Nationalité : Danois
- Distributeur : Equation
- Editeur vidéo : Paramount Home Entertainment
- Titre original : 1h30mn
- Date de sortie : 3 décembre 2003
- Festival : Festival de Cannes 2003
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Résumé : Dans le métro, Alex, photographe, croise, un jour, le regard d’Aimée, mariée à August. Abandonnant sur le champ sa compagne Simone, il se met à suivre cette parfaite inconnue qu’il est persuadé d’avoir rencontrée dans un rêve. Ils deviennent amants le soir même. Mais le lendemain, Alex se réveille comme dans un cauchemar. Ni ses voisins, si ses amis, ni Simone, ni son propre père ne semblent le reconnaître. Il n’a plus d’appartement, plus de repères, plus d’identité. Seule Aimée semble être en mesure de le secourir.
Notre avis : Pour son premier long métrage, Christoffer Boe a décidé de traiter avec originalité d’un thème remâché : l’amour dans l’adultère. Pour ce faire, il introduit tout d’abord une dimension fantastique, plongeant le spectateur dans un doute permanent tantôt quant à l’amnésie de l’entourage, tantôt sur la réalité de la romance. On erre avec plaisir dans cette troublante histoire, réflexion sur la construction identitaire à travers, dixit le réalisateur, "cette redoutable illusion qu’on appelle l’amour, sans laquelle on ne peut continuer à vivre, la notion fondamentale sur laquelle repose notre existence".
S’affranchissant des règles du Dogme de ses illustres compatriotes Lars von Trier et Thomas Vinterberg (Festen) en optant pour le 16mm, Christoffer Boe a pris le parti de jouer sur les variations de style visuel. Ainsi, il crée un esthétisme très léché, amplifié par une photographie impeccable, en alternant les plans très modernes et ceux plus classiques, apportant un soin tout particulier au grain de ses images. L’ensemble met idéalement en lumière l’actrice suédoise Maria Bonnevie (Dina), qui vampirise chaque image, illuminant de sa beauté et de son charme incandescent chacun des plans où elle figure.
Alors, d’accord, le film est trop tout : le propos est trop cérébral, Boe fait trop étalage de ses talents techniques, parfois au détriment de l’histoire. Mais Reconstruction n’en demeure pas moins un film réussi, et probablement le porte-drapeau de la nouvelle vague, post-Dogme, du cinéma danois.
Coup d’œil : Sélectionné dans le cadre de la Semaine de la critique, Reconstruction a reçu la Caméra d’or au festival de Cannes 2003. Christoffer Boe a également remporté le grand prix FIPRESCI du meilleur réalisateur débutant au festival du Film de San Sebastian en 2003. Enfin, Reconstruction a été retenu dans la course aux Oscars 2004, pour lesquels il est sélectionné dans la catégorie "Meilleur film en langue étrangère".
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