Critique

CINÉMA

Realive de Mateo Gil - la critique du film

Le 4 juin 2018

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  • birulune 19 décembre 2018
    Realive de Mateo Gil - la critique du film

    Je lis la bible et un bobo fêtard et égocentrique n’a rien de christique, à part la barbe, et quand il renaît, imberbe et impotent comme un nouveau né à qui il faut tout réapprendre (bouger, marcher etc) avec ce fichu ombilic qui maintient ses fonctions vitales, on est dans une vision matricielle de la médecine moderne. Je connais. Moi aussi j’ai eu un truc grave comme lui et je me suis réveillé comme ça à devoir tout réapprendre (bouger, marcher etc) mais j’ai pas un passif de bobo fêtard aux pulsions amoureuses auto-destructives. Les scènes où il réapprend sa PROPRE vie grâce à un casque connecté à la mémoire on tombe dans le cliché pubesque de la vision de l’existence telle que YouTube l’exige:intense et stroboscopique. Ça tue les yeux. Et rien n’est développé (ça me va). Seul hic du film :le personnage principal est presque le Vincent Marronnier du roman 99 Francs, "haïssez moi avant de m’aimer", c’est le crédo de ces personnages victimes de leurs propres errements, même si dans Realive seul l’histoire d’amour est considéré comme destructrice, on n’est pas dupe, on se croirait vraiment dans la réadaptation de la Possibilité d’une Ile, futurisme amateurisant et voix off prenante
    On peut aimer.
    C’est le rêve incarné de la génération bobo barbu:laisser une trace dans l’histoire (être le premier ressuscité depuis 2000 ans,quand même, excusez du peu)
    En revenant à la vie il trouve auprès de son infirmière un idéal féminin, et ses médecins traitants sont des images paternelles rassurantes et grisonnantes auprès du nouveau-né qu’il est.
    Le fantasme total du bobo:tout un petit univers entièrement centré que sur sa petite personne. Comme avec un bébé, star de la famille, chaque babil est un évènement (et c’en est toujours un,faut bien l’admettre).
    Cette hérésie anti-paternité (il aurait eu un fils ou une fille, il aurait préféré mourir et laisser maison et fortune à sa progéniture sous la tendre férule de sa femme) peut être considéré comme l’ultime retour à l’amour chaud et aveugle du ventre matriciel (ombilic, impotence, présence féminine réconfortante entièrement centrée sur lui) ou alors je me trompe et c’est juste une vision de l’éternité pour les athées (soit)
    Dur de s’identifier à lui. On le voit en permanence au travers des yeux des autres (des yeux toujours aimants) et il est toujours aimé sincèrement (collègues) , foncièrement (famille et amis) ou passionnément (petite amie). Le prisme du regard des autres semblent être l’obsession du réalisateur. Comme un million de miroir tournés sur un méta-personnage vide et souffrant (le néo-christ athée en convalescence, métaphore maladroite de la cure de désintox, va savoir)
    Un méta-personnage qui vit a fond et meurt donc de même.

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