Le 1er octobre 2022


- Scénariste : Masaki Enjoji>
- Dessinateur : Masaki Enjoji
- Genre : Seinen
- Editeur : AKATA
- Famille : Manga
- Date de sortie : 8 juillet 2021
- Durée : 1
Masaki Enjoji dessine cette histoire prévue en cinq tomes. L’intrigue nous tient en haleine avec un graphisme réaliste et des personnages bien différents du style classique du manga.
Résumé : {Quand sonne la tempête} raconte comment Shohei Sakai se retrouve poursuivi par les hommes de main du « Lieutenant », un gangster dangereux, qui l’accuse de lui avoir volé son argent ! Shohei court pour fuir ses adversaires, qui le pistent avec son téléphone. Quelle naïveté de le garder. Le souci, c’est que Shohei ne peut pas se débarrasser de son portable pour une terrible raison...
Critique : On démarre avec un homme traqué puis on passe par un flash-back. Cette narration assez classique est bouleversée par une découverte inattendue donne tout son poids au récit. Et on s’interroge : comment Shohei Sakai a-t-il bien pu se retrouver coincé de cette manière ? C’est ce que l’on va découvrir au fur et à meure de ces cinq tomes. Le premier pose les jalons d’une histoire violente, dure, où l’humour ponctuel sert de soupape de sécurité pour relâcher la pression. On suit les personnages qui essayent de survivre dans des conditions difficiles. Des mystères entourent le passé de Shohei, et on est assez curieux de savoir ce qu’il en est.
Au travers de cette histoire, ce sont aussi des personnages qui ont du mal à joindre les deux bouts, ceux qui marchent sur la ligne et font quelques extras illégaux pour survivre que l’on découvre. En plus de ce regard social, la présence de la tempête, courante au Japon, joue un véritable rôle. Elles est la source des ennuis qui sont tombés sur Shohei. On se demande comment le jeune homme va pouvoir interrompre la spirale infernale. Et on se demande surtout jusqu’où le curseur de la violence va aller. Car Shohei est entouré de gens qui n’ont pas de remords à aller loin : tortures, bastonnades et autres surprises émaillent ce seinen.
Masaki Enjoji / Akata
Cette histoire est d’autant plus âpre que le dessin sonne vrai. Les décors, comme dans beaucoup de mangas, sont traités d’une manière hyper réaliste, mais avec cette histoire, Masaki Enjoji donne aussi des traits réels à ses personnages. Pas de héros de manga stylisés avec de grands yeux et des nez tracé d’un trait sec. Au contraire, Shohei, sa femme, le lieutenant, ont des visages que l’on pourrait croiser dans la rue. Ce réalisme nous plonge d’autant plus dans l’histoire et rend la violence encore plus palpable. La composition des planches, là encore, ne joue pas sur le spectaculaire. Pas d’explosion des cases, de rupture de planches avec des cases polygonales ralentissant l’action à l’extrême. Le récit s’enchaîne et les combats, les moment de violence, se suivent et ne se ressemblent pas. La composition reste posée, laissant la force visuelle au dessin et à la mise en scène des situations.
Ce premier volume annonce un bon polar qui ne demande qu’à être lu. Dessins réalistes, histoire violente font le sel de cette BD.
224 pages – 8,05 €