Le 24 août 2016
Ce portrait d’une femme hors du commun est intéressant, mais ne convainc pas.
- Réalisateur : Arto Halonen
- Acteurs : Katja Kukkola, Krista Kosonen, Samuli Edelmann
- Genre : Comédie dramatique, Biopic
- Durée : 1h34mn
- Titre original : Prinsessa
- Date de sortie : 24 août 2016
L'a vu
Veut le voir
Année de production : 2009
Résumé : Anna Lappalainen (1896-1988) était danseuse et masseuse avant d’être diagnostiquée maniaco-dépressive et schizophrène. Suite à l’abandon de sa mère, elle arrive comme patiente à l’hôpital psychiatrique de Lellokoski où elle passera les cinquante dernières années de sa vie. Elle refuse alors de parler, avant d’être Princess, membre de la famille royale anglaise : elle sèmera la joie dans l’hôpital et parviendra à soigner bien plus de patients que toutes ces nouvelles techniques utilisées sur des cobayes diagnostiqués comme fous.
Notre avis : Le succès au box-office finnois de 2010 arrive enfin en France ; une jeune femme se retrouve dans un hôpital psychiatrique et se révèle en tant que "Princess", membre de la famille royale anglaise. Le drame tire sur la comédie, la comédie sur le drame lors de cet enchaînement de péripéties.
Portrait poignant de la seule patiente au monde qui eut l’honneur de recevoir une statue à son effigie, Princess est d’une joie communicative.
La réalisation ne la juge jamais : Anna danse, masse, offre des chèques (en bois) aux plus nécessiteux, se promène avec sa suite, sa couronne et ses belles robes. Christina Von Heyroth, noble de naissance, sera sa plus fidèle accompagnatrice, et Princess parviendra quelque peu à calmer ses délires grâce à sa gentillesse.
Katja Kukkola, dans le rôle titre, est saisissante en tant que femme plongée dans un égarement qui semble quelques fois feint (elle s’enfuit lorsqu’elle apprend qu’elle sera la première sur laquelle sera testée la lobotomie).
Princess, sorti en 2010 en Finlande et grand gagnant de nombreux prix, restera dans l’histoire du cinéma finnois. Il est le premier film de fiction d’un réalisateur qui auparavant n’avait fait et produit que des documentaires (The Shadow of the Holy Book, Pavlov’s Dogs, The Stars’ Caravan, pour n’en citer que quelques-uns). Ce long-métrage, un biopic déguisé, présente aussi une virulente critique des techniques employées sur les malades pour "traiter" leur folie : Anna arrive à l’hôpital et découvre des humains enfermés dans des draps, tels des scaphandriers. La camisole de force est abandonnée peu après ; apparaissent, au fil de ses années passées en psychiatrie, d’autres méthodes telles que les électrochocs, la lobotomie, la "camisole chimique" ou la pétrification par médicaments. Une autre technique est pour sa part employée pour les alcooliques : elle consiste à les faire boire jusqu’à plus soif, tel un botellón des temps modernes, pour les dégoûter de leur drogue. Peu à peu, tous ces différents procédés montreront leurs failles et seront critiqués, avant leur abandon.
Princess, sous ses airs de faux drame, parvient à susciter l’amusement, mais rarement à émouvoir, même dans les moments les plus critiques. En effet, son rythme est plutôt languissant et crée une distance avec ce personnage hors du commun. La bande-son, elle, présente quelques bonnes trouvailles électriques bien qu’elle ne parvienne pas tenir un décalage de ton qui aurait pu être beaucoup mieux exploité.
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.