Le 24 décembre 2016
Un bulletin scolaire brillant qui mérite bien les félicitations.
- Réalisateur : Hélène Angel
- Acteurs : Vincent Elbaz, Sara Forestier, Patrick d’Assumçao, Guilaine Londez, Olivia Côte
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : StudioCanal
- Durée : 1h45mn
- Date télé : 14 janvier 2023 22:50
- Chaîne : OCS Max
- Date de sortie : 4 janvier 2017
- Festival : Festival d’Arras
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Résumé : Florence est une professeure des écoles dévouée à ses élèves. Quand elle rencontre le petit Sacha, un enfant en difficulté, elle va tout faire pour le sauver, quitte à délaisser sa vie de mère, de femme et même remettre en cause sa vocation. Florence va réaliser peu à peu qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre...
Critique : Pour sa quatrième réalisation, Hélène Angel reste fidèle à l’esprit de ses films précédents, oscillant entre comédie et réalisme social. On se souvient du brillant Peau d’homme, cœur de bête. Avec Primaire, film traversé de sentiments contradictoires, elle s’intéresse aux émotions qui nous constituent et nous apprennent à vivre ; elle pose un regard bienveillant sur ces êtres pétris de doutes et de certitudes, prisonniers de leurs émotions et engagements, déchirés entre rire et violence. Elle choisit le cadre de l’école, décor clos qui nous raconte le monde, pour tracer le portrait d’une héroïne des temps modernes tiraillée entre idéalisme et raison. Durant deux années, elle s’est immergée au cœur de classes d’écoles primaires pour en comprendre le fonctionnement et nous en restituer le moindre détail, insufflant ainsi à son film un parti pris de réalisme passionnant.
- Copyright Studio Canal
Institutrice d’autrefois rebaptisée professeure des écoles aujourd’hui, éternellement « maîtresse » pour les enfants, l’enseignante a toujours la même mission : celle de transmettre savoirs et valeurs républicaines tout en respectant scrupuleusement un programme établi par des autorités qui ignorent tout du terrain. L’intervention de l’inspecteur d’académie symbolise avec justesse ce décalage dans lequel la nature exaltée de Florence Mautret va s’engouffrer. Le déroulement des événements (la colère de Sacha, le désarroi de son propre fils, l’incompréhension de ses collègues) auxquels elle va être confrontée nous donne l’émouvante occasion de la regarder accéder, petit à petit, à une plus grande conscience de la vie. Elle finit par admettre que, pour avancer, il lui faut passer par des renoncements, comme celui de pouvoir sauver chaque enfant ou d’être une mère parfaite.
- Copyright Studio Canal
L’interprétation remarquable de Sara Forestier donne souffle à cet émouvant portrait de femme généreuse, dépassée par ses émotions. Meurtrie par son divorce récent, peu taillée pour le monde cynique qui l’entoure, Florence noie son mal-être dans l’amour de son métier au risque de se faire dévorer. Elle se dévoue totalement aux enfants qui lui sont confiés et viennent combler son manque d’amour. Il faut dire que la réalisatrice sait nous les rendre particulièrement attachants, ces gamins plein de vie et de réparties. Il est loin le temps de l’école de grand-papa où chaque enfant avait l’obligation de se tenir bien droit, les bras sagement croisés sur son pupitre. L’alternance d’une caméra fixe et d’une caméra sur rails qui capte des scènes riches de quelques gamins malicieux installe la vie à l’intérieur du cadre de l’école. Ces deux caméras filmant indépendamment répétitions ou prises réelles laissent une grande part à l’improvisation et créent une authentique spontanéité, un joyeux bazar qui contribue largement à la belle énergie de cette comédie sociale.
- Copyright Studio Canal
Et puis survient Mathieu, à qui l’impeccable Vincent Elbaz prête ses traits. Ancien amant de la mère de Sacha, il est propulsé beau-père de substitution par la force des choses. Honnête et entier, il n’analyse pas les situations. Il se contente de les vivre pleinement. Sa vie sociale et professionnelle n’est guère satisfaisante mais son bon sens et sa bonne humeur équilibrent les tourments de Florence. Ils se complètent et s’aident l’un et l’autre à grandir. Grâce à cette rencontre, Florence pourra passer du « primaire » au « secondaire ». Leur duo confère une douceur supplémentaire à cette histoire chaleureuse.
Si la facilité déconcertante de la conclusion en laissera plus d’un dubitatif, Primaire reste une évocation affectueuse du métier tout à la fois passionnant et déroutant de professeur des écoles, bien loin des lieux communs et des clichés sur le corps enseignant.
– Sélection officielle Arras Film Festival 2016
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