Le 4 novembre 2018
Un documentaire aux contours trop flous pour être réellement prenant.


- Réalisateur : Claire Simon
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Distributeur : Dulac Distribution
- Durée : 1h40mn
- Date de sortie : 14 novembre 2018
- Festival : Festival de Berlin 2018

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Résumé : Il s’agit d’un portrait d’un âge de la vie : 16 /18 ans. A cet âge-là, si on a de la chance on est au lycée ; ici on est à Ivry et on discute entre les cours, même parfois pendant les cours. Assis dans le couloir ou dehors sur un banc ou sur le parapet avec vue sur la ville, les jeunes gens dialoguent à deux ou à trois et ils découvrent leurs histoires respectives, celles dont ils héritent, de la famille, et ils parlent de leurs passions et de leurs solitudes. A cet âge-là chacun voit le moment où il faudra quitter la famille, quand elle existe… Et la fuir encore plus quand elle est toute cassée. Être seul c’est bien et c’est mal. On cherche, on en discute.
Notre avis : Claire Simon qui en 2016 nous a fait partager le difficile parcours de sélection des aspirants cinéastes à travers Le concours a été choisie par la ville d’Ivry pour réaliser un court-métrage avec l’aide technique et artistique de dix élèves de la classe de première, en spécialité cinéma au lycée Romain Rolland. Afin de mieux faire connaissance avec eux, elle leur propose de se livrer à des entretiens qu’elle filme, autour du thème de la solitude. Après les avoir montés, elle suggère à ces jeunes lycéens de poursuivre cette expérience cinématographique au-delà des cours et de l’année scolaire en réalisant des interviews sous forme de dialogues. A partir de ce travail naît un long-métrage sur la parole et sur l’écoute qui circulent entre eux.
- Copyright Sophie Dulac Distribution
De technique cinématographique, il n’en sera jamais question. De solitude, pas davantage puisque ces ados aux vies éclatées profitent de la fraternité de ces rencontres qui leur sont offertes pour échanger sur leurs difficiles conditions familiales. Il y est question de ces mères seules aux salaires trop maigres, de celles qu’un divorce a condamné au déclassement social et géographique, ou de ces femmes qui traînent un passé si douloureux qu’elles vivent aux portes de la folie. Quant aux pères, le constat est terrible. Quand ils ne sont pas physiquement absents, ils ne sont que très peu concernés par le sort de leur progéniture mais telle une statue fissurée qu’il faut sans cesse redresser ou décider d’abattre définitivement, ils restent l’élément central des conversations.
- Copyright Sophie Dulac Distribution
Cet agglomérat de paroles compose des scènes toujours sincères, parfois naïves et souvent drôles qui auraient pu déboucher sur de beaux instants d’émotion si la réalisatrice avait pris soin de leur accorder une ligne directrice. Au lieu de cela, elle abandonne ses apprentis comédiens à leurs digressions verbales désordonnées, répétitives et d’une grande banalité sans jamais les inciter à élargir leurs points de vue. Ni le choix de décors ouverts, ni le survol grandiose de la ville entre maisonnettes et barres d’immeubles ne parviennent à compenser le manque d’envergure d’un sujet qui se prêtait pourtant à bien des développements.
- Copyright Sophie Dulac Distribution