Paradoxe temporel
Le 2 décembre 2014
Les frères Spierig sont de retour en DTV avec un thriller de science-fiction qui, malgré quelques bonnes intentions narratives, manque singulièrement de folie pour convaincre.
- Réalisateur : Michael & Peter Spierig
- Acteurs : Noah Taylor, Ethan Hawke, Freya Stafford, Christopher Kirby, Sarah Snook
- Genre : Science-fiction, Thriller
- Nationalité : Australien
- Editeur vidéo : Sony Pictures Home Entertainment
- Durée : 1h33mn
- Date télé : 20 décembre 2024 22:45
- Chaîne : RTL9
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– Sortie VOD : 1er décembre 2014
Résumé : Un agent temporel est pris dans une série de voyages dans le temps, destinés à faire perdurer à jamais son action en tant que représentant de la loi. Lors de son ultime mission, il doit recruter une plus jeune version de lui-même pour se remplacer, tout en pourchassant le seul criminel ayant percé son identité à travers le temps...
Critique : La nouvelle collaboration entre les frères Spierig et l’acteur Ethan Hawke, cinq ans après le vampirique Daybreakers, est l’adaptation de All You Zombies, une nouvelle de l’auteur américain de science-fiction Robert A. Heinlein (le roman Starship Troopers, c’est lui), parue en 1959. Predestination évoque les voyages à travers le temps et les boucles temporelles dans un thriller rétrofuturiste influencé par le film noir et centré en majeure partie autour des discussions de deux individus dans un bar. Ethan Hawke, en agent temporel sur les traces d’un dangereux poseur de bombes récidiviste, et Sarah Snook qui endosse le rôle d’un personnage en quête d’identité sexuelle au passé troublé (notons que les deux acteurs se montrent très à leur aise au niveau de l’interprétation). Sur les bases d’un scénario complexe qui délaisse volontairement l’action au profit de flashback narratifs, le film ne parvient à se montrer ludique qu’en de trop rares occasions (cela tient probablement du fait que tout se joue ici à une échelle trop personnelle).
En jouant sur les va-et-vient d’une période qui s’étale de 1945 à 1993, les Spierig nous font prendre notre mal en patience devant tant de pauvreté visuelle, assistés de quelques éléments science-fictionnels qu’ils essayent d’intégrer sans panache. Le mauvais goût des costumes et du matériel de test des cobayes féminins chez Space Corp ou bien encore cet espèce d’étui de guitare qui permet de voyager dans le temps n’aident jamais à mettre en valeur l’univers dans lequel les cinéastes tentent de nous imbriquer. L’ambition affichée par le récit, bien que palpable par moment, manque surtout de folie au niveau de sa démarche dramatique, en dépit d’une conclusion plutôt louable dans la forme (le décontenançant twist final qui la précède nous permettra de découvrir ce qui traduit l’unité entre nos deux protagonistes).
Malgré les excellents retours dont il a bénéficié dans les festivals où il fut projeté en avant première (PIFFF et FEFFS), l’audace dont semblait faire preuve Predestination aura trop vite fait de se travestir en cache-misère. Les déçus peuvent se tourner vers le Looper de Rian Johnson sorti en 2012, un film plus à même de déchaîner les passions sur le sujet du paradoxe temporel.
LE TEST DVD :
Une image de belle qualité pour cette édition DVD mais des bonus réduits au strict minimum.
Les suppléments :
Nous sommes loin d’être gâtés avec seulement un petit bêtisier de 1min30 suivi d’un module de 4 minutes intitulé Un voyage dans le temps, bien trop bref, muni de seulement quelques commentaires sur le long métrage de la part des acteurs et des réalisateurs sur fond d’images du tournage. C’est très léger pour approfondir comme il se devait l’adaptation de la nouvelle de Robert A. Heinlein.
L’image :
On se retrouve devant un transfert en adéquation avec les exigences esthétiques du directeur de la photographie. Les lumières sont très bien gérées, la texture d’image précise et les couleurs éclatantes. Le point fort de cette édition à n’en pas douter.
Le son :
Les pistes Dolby Digital 5.1 anglaises et françaises se montrent assez discrètes avec des effets sonores rares sur les arrières et des basses sollicitées avec trop de parcimonie. Les dialogues se montrent quant à eux parfaitement audibles avec une VF très correcte.
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