Le 17 décembre 2022
- Scénariste : harold knerr>
- Dessinateur : Harold Knerr
- Genre : Humour
- Editeur : Urban Comics
- Famille : Comics
- Date de sortie : 2 décembre 2022
- Durée : 1
Cette série date de 1897 et a démarré sous le nom de « Katzenjammer Kids ». Mais c’est la période 1936 à 1942 qui est présentée dans ce tome, avec Harold Knerr aux commandes des gags et du dessin.
Résumé : Le récit met en scène Pam et Poum, les deux garnements farceurs et leurs conflits avec le capitaine et l’astronome. Le rival des deux frères, le jeune Adolphe, en rajoute une couche. Tout cela sous le regard de tante Pim, son amie miss Ross et de la jeune Léna. Les enfants jouent des tours à qui mieux mieux et tout finit souvent par une bonne fessée !
Critique : Une longue épopée que celle de Pam et Poum, bande dessinée qui a débuté au XIXe siècle sous la plume de Rudolph Dirks, puis qui s’est développée dans deux journaux concurrents sous deux titres différents, à cause de la rivalité entre Pulitzer et Hearts au début du XXe siècle. Une de ces deux séries fut confiée assez tôt à Harold Knerr, mais c’est dans l’entre-deux guerres que Knerr est choisi pour reprendre la série officielle. Le tome réédité concerne la période Knerr, à partir de l’année 1936. C’est-à-dire bien plus tard que l’année où il a démarré la série, vers 1914.
Même s’il s’agit de gags en une demi-planche, nous prenons l’histoire en cours. En effet, Knerr a développé un arc narratif qui a fait voyager le groupe avant qu’il ne s’installe sur cette petite île. La famille réduite, Pim, Pam, Poum est rejointe par le capitaine puis l’astronome, et pour finir par Miss Ross, Adolphe et Léna. Voilà où nous démarrons le récit. Bien sûr, il s’agit principalement de farces que Pam et Poum réalisent au détriment du capitaine, de l’astronome ou encore de Adolphe, qui le leur rend bien. Parfois victimes, souvent coupables, tels sont les positions de chacun des membres de la famille à un moment ou à un autre. Seule la tante Pim reste en-dehors de ces jeux de mains et de vilains pour asséner quelques bons coups de rouleaux à pâtisserie de temps à autre. Nos héros résidant sur l’île de Bongo, on constate au travers de plusieurs gags la présence des habitants indigènes, à savoir le roi et sa suite, le petit Sépia, ou encore un habitant au langage incompréhensible. Et bien sûr, les animaux ont aussi leur part, éléphant, chat sauvage, autruche, bouc… toute une basse-cour domestique et sauvage qui prend part, volontairement ou pas, aux gags de Pam, Poum et Adolphe ! On regrette de ne pas avoir un tome qui se penche sur le moment où Knerr a repris la série, afin de découvrir une période plus ancienne et du coup, moins connue, celle où la famille n’était pas fixée sur l’île.
Peut-être pour une autre édition...
Graphiquement, le dynamisme des dessins de Harold Knerr nous entraîne dans une série de course-poursuites, de chutes, de cascades qui impressionneraient même Jacky Chan. Les gags sont en noir et blanc, les personnages dessinés d’un trait enlevé, les décors posés rapidement, afin de profiter pleinement de l’action. Une des forces de Harold Knerr est son jeu dans les sur les actions de premier plan et d’arrière-plan. Gardez l’œil ouvert, car quand l’histoire avance au premier plan, il se passe souvent un événement au second ou au troisième plan qui prépare la case suivante, où celles à venir. Si bien que, quand on a pris l’habitude de regarder l’ensemble de la case, on profite pleinement de l’ironie dramatique, l’annonce que les choses ne vont pas se passer comme prévu. Et on sent pourquoi.
Malgré les deux cent cinquante pages et donc gags de cet opus, on ne se lasse pas de suivre nos jeunes trublions, sans doute car ils sont victimes puis tortionnaires, et aussi car les cibles de leur farces changent irrégulièrement.
Notons aussi les gimmicks de fin de gags, les petites cerises sur le gâteau, comme cette phrase de Léna à chaque fois qu’elle voit un autre en difficulté : « oui, mais il l’a bien cherché ». Et cet art de l’ellipse qui pointe au fur et à mesure des pages où parfois, le gag se termine sur la préparation de la punition, que l’on ne voit pas. Un régal d’humour et aussi de narration. Les planches étant souvent découpées en gaufrier, de taille variable. Parfois muet, souvent dialogués.
Notons que le livre bénéficie d’une introduction de Tristan Lapoussière, illustrée de photos et de dessins, qui revient sur la genèse et l’histoire de la série ainsi que sur ses différents dessinateurs, dont Harold Knerr, bien sûr.
Ce premier volume de la réédition de Pim Pam Poum est l’occasion de redécouvrir et de rire aux turpitudes des deux frères Pam et Poum et de mieux cerner l’art narratif visuel de Harold Knerr, qui prend toute sa force dans ce premier tome. A quand la suite ?
256 pages – 26 €
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Galerie photos
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