Le 17 novembre 2012

- Réalisateur : Don Coscarelli
- Acteurs : Paul Giamatti, Clancy Brown, Chase Williamson, Rob Mayes
- Genre : Comédie, Fantastique
- Nationalité : Américain
- Festival : Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF)
Un Don Coscarelli nihiliste qui court après la marque de fabrique de Gregg Araki...
Un Don Coscarelli nihiliste qui court après la marque de fabrique de Gregg Araki...
L’argument : John et Dave, deux jeunes losers attachants, vont tester le pouvoir d’une drogue surpuissante, la « Soy Sauce », et découvrir une réalité alternative peuplée de démons...
Notre avis : Réalisateur déjanté qui réalisa en 1979 une oeuvre horrifique à la thématique unique dans son genre, Phantasm, loin de l’artillerie fantastique habituelle, Don Coscarelli tourne peu ! Après ce méga-carton, il vire dans l’héroïc-fantasy un peu poussif (Dar l’invincible avec l’improbable Marc Singer, un autre succès), mais attend 10 ans pour donner une suite à son histoire de boules volantes en milieu mortuaire. Phantasm 2, excellent au passage, sort dans l’anonymat en 1989. Coscarelli ne s’en remettra pas. Il réalise l’inconnu Survival quest et deux suites supplémentaires assez malingres à son chef d’oeuvre macabre...
Dans les années 2000, le cinéaste crée la surprise en sortant Bubba Ho-Tep, une histoire de momie pas très nette en maison de retraite avec Bruce Campbell attifé en Elvis Presley. On s’amuse comme on peut ! Un passage à Gérardmer, de bonnes critiques... et hop, le film apparaît sur une poignée de salle en France. Plus une oeuvre culte qu’un véritable succès. C’est en tout cas cette voie de l’absurde que Coscarelli emprunte à nouveau avec son premier long en dix ans, John dies at the end.
En effet, si l’on retrouve de nombreux éléments qui évoquent la franchise des Phantasm (les dimensions parallèles, les insectes monstrueux...), le ton est désormais au gros bordel généralisé avec un récit dans le récit qui chamboule la notion de chronologie. Le film qui parle de drogues plus ou moins extra-terrestres ou multidimensionnelles, et de fin du monde, semble avoir été écrit sous Ecstasy, avec un propos totalement hallucinant. Le cinéaste espiègle s’amuse à insérer des hallucinations grotesques (poignée de porte qui se transforme en pénis, chien possédé qui se met à conduire un 4x4...), tout en mettant en scène des anti-héros crétins qui ont pour mission de sauver le monde du grand "kaboom". Ce mot vous rappelle quelque-chose ? C’est que cette course-poursuite aux idées les plus biscornues ressemble énormément au nihilisme comique de Gregg Araki, celui de Kaboom, évidemment, toute l’imagerie homosexuelle en moins.
Si l’exercice est intrigant et franchement désopilant pendant une heure, on décroche totalement dans la dernière partie qui n’a plus grand sens, malgré la caution de Paul Giamatti, qui joue un rôle important et produit également.
Allez, Don, c’est pas grave, on t’aime bien quand même, du moment que tu ne retournes pas à la série Phantasm, c’est tout ce que l’on demande.